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Assassinat de Rosa Luxemburg. Ne pas oublier!

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée. Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel. Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts. Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre. Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait. Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se dévélopper aussi facilement?

Une chose est sûr cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

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Avec Rosa Luxemburg.

1910.jpgPourquoi un blog "Comprendre avec Rosa Luxemburg"? Pourquoi Rosa Luxemburg  peut-elle aujourd'hui encore accompagner nos réflexions et nos luttes? Deux dates. 1893, elle a 23 ans et déjà, elle crée avec des camarades en exil un parti social-démocrate polonais, dont l'objet est de lutter contre le nationalisme alors même que le territoire polonais était partagé entre les trois empires, allemand, austro-hongrois et russe. Déjà, elle abordait la question nationale sur des bases marxistes, privilégiant la lutte de classes face à la lutte nationale. 1914, alors que l'ensemble du mouvement ouvrier s'associe à la boucherie du premier conflit mondial, elle sera des rares responsables politiques qui s'opposeront à la guerre en restant ferme sur les notions de classe. Ainsi, Rosa Luxemburg, c'est toute une vie fondée sur cette compréhension communiste, marxiste qui lui permettra d'éviter tous les pièges dans lesquels tant d'autres tomberont. C'est en cela qu'elle est et qu'elle reste l'un des principaux penseurs et qu'elle peut aujourd'hui nous accompagner dans nos analyses et nos combats.
 
Voir aussi : http://comprendreavecrosaluxemburg2.wp-hebergement.fr/
 
1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 19:00

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L’association Table Rase (Association marxiste d’échanges et de débats) s’est formée à Lyon, en Janvier 2010.

 

Fondée autour d’une charte d’adhésion collective affirmant clairement une base politique commune, elle regroupe des militants communistes internationalistes de divers horizons partageant le sentiment que la connaissance des fondements théoriques et de l’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire est une nécessité et un préalable à toute forme d’action révolutionnaire.


Bien sûr, un instrument de formation, de discussion, ne remplace pas l’organisation révolutionnaire du prolétariat dont nous avons besoin pour mener jusqu’au bout la lutte communiste. Mais c’est un premier pas pour permettre de mener une lutte d’idées dans la société et en direction de la classe ouvrière, pour permettre la collaboration de militants et sympathisants révolutionnaires issus de différents courants, et donc pour favoriser la clarification théorique et pratique nécessaire dans nos rangs, sur la base d’une activité concrète. Telles sont les idées qui ont débouchées sur la création de Table Rase.

 

Table Rase n’est donc ni une organisation politique, ni un parti politique. C’est tout simplement une association, dont le but et la volonté affirmés sont de participer à la formation de militants communistes révolutionnaires, et de toute personne désireuse de s’engager dans la lutte pour mettre fin au système capitaliste et pour la construction du socialisme.


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29 mai 2014 4 29 /05 /mai /2014 21:45

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"Nous croyons les mésanges charbonnières et moi au printemps à venir."

 

Les 13 textes ont été choisis par Françoise Beurrey et sont lus à plusieurs voix avec simplicité et conscience.

 

A écouter réellement

 


Extrait du texte lu au procès en février 1914

Lettre à Kostia Zetkin : le départ de Hannes Diefenbach et d'autres pour le front

Lettre à Marta Rosenbaum : le quotidien studieux en cellule.

 

"Je suis à ma table à la tâche la plus austère et je cherche à être utile"


Très belle lettre d'hommage écrite à Franz Mehring

La lettre à Sonja Liebknecht après la mort de son frère

La célèbre lettre à Mathide Wurm, et sa célèbre colère contre la petitesse des militants réformistes

 

"Je suis devenue dure comme de l'acier poli"


Lettre à Sonja Liebknecht du15 janvier 1917

La très belle lettre à Mathilde Jacob

 

"Nous croyons les mésanges charbonnières et moi au printemps à venir."

 

Une autre lettre très importante à M. Wurm le 16 février 17

 

Les esclaves du Potomayo, les Herero de Namibie me sont tout aussi proches ...

.  Je me sens chez moi dans le monde entier, partout où il y a des nuages, des oiseaux ...

et les larmes des hommes"


Lettre à Hans Diefenbach du 8 mars 1913: une "auto-critique et analyse" plus que flatteuse de son texte Critique de la critique. Très drôle et aussi pleine d'enseignement sur ce texte

 

- Puis les lettres après la mort d'Hans Diefenbach au front ...

 

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28 mai 2014 3 28 /05 /mai /2014 22:28

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Beaucoup d’idées fausses traînent sur les attitudes des partis révolutionnaires par rapport aux soviets russes de 1905.Les uns croient que Lénine défendait déjà sa conception de 1917, celle de soviets organes du futur pouvoir prolétarien.


Les autres que Rosa Luxemburg avait défendu le « conseillisme ». Je conseille à ce propos de rechercher le mot même de « soviet » dans l’ouvrage de Rosa sur la révolution de 1905 : « Grève de masse, partis et syndicats ». Il n’y est question qu’une fois du Conseil des députés ouvriers de Petrograd et jamais question de pouvoir aux conseils ouvriers ni de direction des luttes révolutionnaires par des conseils de travailleurs. Jamais Rosa Luxemburg n’y discute des rôles respectifs du parti et des conseils... Elle voit dans les grands événements révolutionnaires, d’une part le rôle du parti et d’autre part celui ... des syndicats ...

 

A lire sur

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article3100

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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 22:10

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rosalux3.jpg

Rosa Luxemburg en route vers son procès

 

Les souliers rouges

http://quinzainerosaluxemburg.blogspot.fr/

 

Les Souliers rouges Traces fragmentaires de la correspondance de Rosa Luxemburg et son expérience de la prison, mises en scène par Sabrina Lorre, avec Dider Hominal et Marie B, Josiane Carle, Dominique Chenet, Catherine Séon, Cathy Albert-Spader, Émilie Weiss.

 

Des prisonnières viennent d'arriver en détention

 

Deux bancs perpendiculaires au public délimitent un espace, tour à tour cour, fouille, cellule ... Un pupitre au fond dans un coin ... Des consoles et des instruments de l'autre côté.

 

Des prisonnières viennent d'arriver en détention. Elles sont quatre, quatre ... Et chacune à sa manière, donne ses objets personnels à ce que l'on appellerait aujourd'hui la fouille. Ce n'est pas dit, c'est ... joué ... dans le silence. Une prisonnière sauve  ... un livre que peu à peu les autres découvriront.

 

Dans ce spectacle, le silence et les postures sont souvent comme les seuls contre-points aux lettres. C'est le jeu, c'est la force du jeu et l'importance de la mise ... en scène

 

La surveillante

 

Une surveillante (une gardienne), toute en raideur distante, se tient là. Elle sera celle à laquelle se heurteront directement ou non les prisonnières.

Celle qui est la limite de leur liberté.

Celle qui lors d'une fouille, comme toutes les fouilles, indiscrète découvrira elle aussi l'écriture, la réflexion de Rosa Luxemburg, dans une lecture des "buffles", retenue mais expressive, dans les interrogations qui doucement affleurent.

 

Les prisonnières disent, lisent, parlent, vivent Rosa Luxemburg

 

Ces prisonnières  vont dire, lire, parler, vivre Rosa Luxemburg et se dire elles, la prison, la conscience, l'engagement.

 

De temps en temps, quand les prisonnières s'échappent vers les coulisses, une accélération, un mouvement de scène tournant, comme une allusion rapide à la ronde des détenus d'autrefois dans les cours de promenade.

 

Ces prisonnières, chacune à leur manière, découvrent les lettres écrites en prison par Rosa Luxemburg, chacune à leur manière arrachent à elles,

avec une douceur obstinée et fragile

ou une énergie vivante et toute en force,

les textes qu'elles lisent et disent.

 

Rosa Luxemburg

 

Au coin gauche, au fond, à intervalles, Rosa Luxemburg se dresse, face au procureur, face au tribunal et donne à entendre des extraits de sa déclaration lue lors du procès de février 1914, des extraits de textes. Ironie, conviction, intelligence.

A chaque fois, selon le principe du choeur, elle est annoncée par les femmes prisonnières, et brusquement éclairée, elle sort de l'ombre de l'arrière-plan et prend toute sa place et avec elle sa conscience et son combat.

Premier extrait: "Est un chien, celui qui ...". Et c'est toute la tragédie du ralliement de la social-démocratie à la guerre qui s'exprime.

Les autres extraits ont tous une valeur d'exemple de ce combat mené par Rosa Luxemburg.

Et c'est une qualité de ce spectacle que la construction, le choix, et l'interaction des textes choisis.

 

Les prisonnières

 

Une prisonnière traverse en silence toute la représentation, symbole de ces détenues sans voix, qui habitent et traversent le temps et l'espace carcéral.

 

Une prisonnière allongée, sur un des bancs, qui évoque le lit étroit et rudimentaire des cellules, dit face à un écran vide, une lettre de Rosa Luxemburg qui évoque la nuit en cellule.

Elle transmet sensiblement la solitude allongée des mots, de l'esprit, qui s'échappe, mots qui en deviennent plus présents, plus réels, comme s'ils étaient, réellement, en train de se penser.

 

Une prisonnière ne lit pas, mais raconte ce que raconte Rosa Luxemburg à Sonja Liebknecht, une visite de son frère à la prison de Varsovie, la cage dans la cage, les images de l'autre prises dans un scintillement qui les nie.

 

L'annonce des dix jours pour refus d'accepter l'interruption d'un parloir, est criée invisible, de l'arrière des coulisses et est accueille par un chahut, si caractéristique de cette communication contrainte des prisonniers qui s'informent sans voir et sans se voir au retour du palais de "justice".

 

Transmission et résonance

 

Il y a une vraie transmission de la prison d'hier et d'aujourd'hui dans cette représentation.

Il y a une vraie transmission de l'oppression, de la violence vécue

Il y a une vraie transmission de la diversité et universalité de la réception de Rosa Luxemburg 

Il y a une vraie transmission de l'humanité si diverse des êtres humains.


Une transmission qui passant par la médiation d'un autre, s'enrichit de cette médiation.

 

Mais il y a aussi une vraie transmission de la pensée de Rosa Luxemburg par le fil rouge de ce procès politique, par les extraits de lettres et textes choisis pour exprimer les combats, l'espoir de révolution, la volonté d'en être. "Un jour le printemps viendra". Repris dans la chanson interprétée alors que le spectacle semblait terminé par le musicien qui accompagne ces femmes prisonnières, chanson qui affirme et le dit : tous les printemps sont politiques.

 

Aussi ce spectacle offre-t-il une résonance vers aujourd'hui et vers l'avenir.

Et c'est, quand on met en scène Rosa Luxemburg, une exigence que l'on doit avoir.

Exigence, résonance politique trop souvent absente aujourd'hui des spectacles officiels inspirés par la lecture des lettres.

 

Résonance, parce que ces opprimé(e)s qui ici nous lisent et disent ces lettres et textes, ne cesseront jamais de vouloir comprendre, de vouloir changer, de pouvoir changer le monde:

 

Tous les printemps ont été, sont et seront politiques. Rosa Luxemburg est de celles

qui peuvent transmettre cet espoir

 


Remarques.

 

Remarque n° 1 : Dans les conversations d'après-spectacle, des spectateurs, jeunes et moins jeunes, nous disent être venus découvrir et avoir découvert Rosa Luxemburg.

 

Et nous sommes heureux de les sentir si émus et intéressés par elle.


Remarque n° 2 : Ce spectacle pas plus que les autres de la Quinzaine, même pas la venue de Gatti, n'a eu de présence de médias (il y a quand même eu un bon reportage en début de quinzaine sur France 3) et d'institutionnels stéphanois. Cette quinzaine devenue mois a dû pratiquement se faire hors argent officiel  et hors intérêt de ceux qui prétendent animer la culture. Elle s'est faite de liens tissés entre artistes, de solidarités pratiques comme l'investissement du Chok Théâtre ou la prise en charge de la communication sérigraphiée par Petits Travaux. Elle s'est faite de l'investissement de chacun à hauteur de ses possibilités. Résultat inouï: un mois de manifestations impliquant plus de cent intervenants directs ou indirects. La quinzaine, c'est une remarquable histoire, une expérience qui est tout à l'honneur de l'autre ville, celle qui sait ce qu'est le théâtre populaire, une ville héritière d'une longue histoire.

 

Mais c'est une histoire qui n'existe que par la fragillisation totale des artistes qui l'animent et la font vivre.

  C'est pour nous une chose inadmissible et douloureuse à constater.

 

c.a.r.l.

Le 25 mai 2014


Samedi 24, dimanche 25  mai à 20 h 30  au Chok Théâtre
24, rue Bernard Palissy

A lire sur le blog

 


Sur la quinzaine






Expo "Jardin botanique révolutionnaire"- Avec Hacène Bouziane, Stéphane Montmailler et Cerise Andres à Ursa Minor



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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 19:12

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Rosa Luxemburg en route vers son procès

 

Les souliers rouges

http://quinzainerosaluxemburg.blogspot.fr/

 

Les Souliers rouges Traces fragmentaires de la correspondance de Rosa Luxemburg et son expérience de la prison, mises en scène par Sabrina Lorre, avec Dider Hominal et Marie B, Josiane Carle, Dominique Chenet, Catherine Séon, Cathy Albert-Spader, Émilie Weiss.

 

Des prisonnières viennent d'arriver en détention

 

Deux bancs perpendiculaires au public délimitent un espace, tour à tour cour, fouille, cellule ... Un pupitre au fond dans un coin ... Des consoles et des instruments de l'autre côté.

 

Des prisonnières viennent d'arriver en détention. Elles sont quatre, quatre ... Et chacune à sa manière, donne ses objets personnels à ce que l'on appellerait aujourd'hui la fouille. Ce n'est pas dit, c'est ... joué ... dans le silence. Une prisonnière sauve  ... un livre que peu à peu les autres découvriront.

 

Dans ce spectacle, le silence et les postures sont souvent comme les seuls contre-points aux lettres. C'est le jeu, c'est la force du jeu et l'importance de la mise ... en scène

 

La surveillante

 

Une surveillante (une gardienne), toute en raideur distante, se tient là. Elle sera celle à laquelle se heurteront directement ou non les prisonnières.

Celle qui est la limite de leur liberté.

Celle qui lors d'une fouille, comme toutes les fouilles, indiscrète découvrira elle aussi l'écriture, la réflexion de Rosa Luxemburg, dans une lecture des "buffles", retenue mais expressive, dans les interrogations qui doucement affleurent.

 

Les prisonnières disent, lisent, parlent, vivent Rosa Luxemburg

 

Ces prisonnières  vont dire, lire, parler, vivre Rosa Luxemburg et se dire elles, la prison, la conscience, l'engagement.

 

De temps en temps, quand les prisonnières s'échappent vers les coulisses, une accélération, un mouvement de scène tournant, comme une allusion rapide à la ronde des détenus d'autrefois dans les cours de promenade.

 

Ces prisonnières, chacune à leur manière, découvrent les lettres écrites en prison par Rosa Luxemburg, chacune à leur manière arrachent à elles,

avec une douceur obstinée et fragile

ou une énergie vivante et toute en force,

les textes qu'elles lisent et disent.

 

Rosa Luxemburg

 

Au coin gauche, au fond, à intervalles, Rosa Luxemburg se dresse, face au procureur, face au tribunal et donne à entendre des extraits de sa déclaration lue lors du procès de février 1914, des extraits de textes. Ironie, conviction, intelligence.

A chaque fois, selon le principe du choeur, elle est annoncée par les femmes prisonnières, et brusquement éclairée, elle sort de l'ombre de l'arrière-plan et prend toute sa place et avec elle sa conscience et son combat.

Premier extrait: "Est un chien, celui qui ...". Et c'est toute la tragédie du ralliement de la social-démocratie à la guerre qui s'exprime.

Les autres extraits ont tous une valeur d'exemple de ce combat mené par Rosa Luxemburg.

Et c'est une qualité de ce spectacle que la construction, le choix, et l'interaction des textes choisis.

 

Les prisonnières

 

Une prisonnière traverse en silence toute la représentation, symbole de ces détenues sans voix, qui habitent et traversent le temps et l'espace carcéral.

 

Une prisonnière allongée, sur un des bancs, qui évoque le lit étroit et rudimentaire des cellules, dit face à un écran vide, une lettre de Rosa Luxemburg qui évoque la nuit en cellule.

Elle transmet sensiblement la solitude allongée des mots, de l'esprit, qui s'échappe, mots qui en deviennent plus présents, plus réels, comme s'ils étaient, réellement, en train de se penser.

 

Une prisonnière ne lit pas, mais raconte ce que raconte Rosa Luxemburg à Sonja Liebknecht, une visite de son frère à la prison de Varsovie, la cage dans la cage, les images de l'autre prises dans un scintillement qui les nie.

 

L'annonce des dix jours pour refus d'accepter l'interruption d'un parloir, est criée invisible, de l'arrière des coulisses et est accueille par un chahut, si caractéristique de cette communication contrainte des prisonniers qui s'informent sans voir et sans se voir au retour du palais de "justice".

 

Transmission et résonance

 

Il y a une vraie transmission de la prison d'hier et d'aujourd'hui dans cette représentation.

Il y a une vraie transmission de l'oppression, de la violence vécue

Il y a une vraie transmission de la diversité et universalité de la réception de Rosa Luxemburg 

Il y a une vraie transmission de l'humanité si diverse des êtres humains.


Une transmission qui passant par la médiation d'un autre, s'enrichit de cette médiation.

 

Mais il y a aussi une vraie transmission de la pensée de Rosa Luxemburg par le fil rouge de ce procès politique, par les extraits de lettres et textes choisis pour exprimer les combats, l'espoir de révolution, la volonté d'en être. "Un jour le printemps viendra". Repris dans la chanson interprétée alors que le spectacle semblait terminé par le musicien qui accompagne ces femmes prisonnières, chanson qui affirme et le dit : tous les printemps sont politiques.

 

Aussi ce spectacle offre-t-il une résonance vers aujourd'hui et vers l'avenir.

Et c'est, quand on met en scène Rosa Luxemburg, une exigence que l'on doit avoir.

Exigence, résonance politique trop souvent absente aujourd'hui des spectacles officiels inspirés par la lecture des lettres.

 

Résonance, parce que ces opprimé(e)s qui ici nous lisent et disent ces lettres et textes, ne cesseront jamais de vouloir comprendre, de vouloir changer, de pouvoir changer le monde:

 

Tous les printemps ont été, sont et seront politiques. Rosa Luxemburg est de celles

qui peuvent transmettre cet espoir

 


Remarques.

 

Remarque n° 1 : Dans les conversations d'après-spectacle, des spectateurs, jeunes et moins jeunes, nous disent être venus découvrir et avoir découvert Rosa Luxemburg.

 

Et nous sommes heureux de les sentir si émus et intéressés par elle.


Remarque n° 2 : Ce spectacle pas plus que les autres de la Quinzaine, même pas la venue de Gatti, n'a eu de présence de médias (il y a quand même eu un bon reportage en début de quinzaine sur France 3) et d'institutionnels stéphanois. Cette quinzaine devenue mois a dû pratiquement se faire hors argent officiel  et hors intérêt de ceux qui prétendent animer la culture. Elle s'est faite de liens tissés entre artistes, de solidarités pratiques comme l'investissement du Chok Théâtre ou la prise en charge de la communication sérigraphiée par Petits Travaux. Elle s'est faite de l'investissement de chacun à hauteur de ses possibilités. Résultat inouï: un mois de manifestations impliquant plus de cent intervenants directs ou indirects. La quinzaine, c'est une remarquable histoire, une expérience qui est tout à l'honneur de l'autre ville, celle qui sait ce qu'est le théâtre populaire, une ville héritière d'une longue histoire.

 

Mais c'est une histoire qui n'existe que par la fragillisation totale des artistes qui l'animent et la font vivre.

  C'est pour nous une chose inadmissible et douloureuse à constater.

 

c.a.r.l.

Le 25 mai 2014


Samedi 24, dimanche 25  mai à 20 h 30  au Chok Théâtre
24, rue Bernard Palissy

A lire sur le blog

 


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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 13:09

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Ici en allemand, ce tract illégal publié en mai 1916, après l'arrestation de Karl Liebknecht pour participation à la manifestation organisée le 1er mai.



Hundepolitik [1] (Mai 1916)

 

Marxists’ Internet Archive. http://www.marxists.org/deutsch/archiv/luxemburg/1916/05/hundepol.htm


Illegales Flugblatt vom Mai 1916.
Institut für Marxismus Leninismus beim ZK der SED, Zentrales Parteiarchiv, D.F. V/14.
Rosa Luxemburg, Gesammelte Werke, Bd. 4 (6. überarbeitete Auflage), Berlin 2000, S. 190–193.
Mit freundlicher Genehmigung des Karl Dietz Verlags.
Transkription: Oliver Fleig und Sozialistische Klassiker.
HTML-Markierung: Einde O’Callaghan für das Marxists’ Internet Archive.


 

3. In der Internationale liegt der Schwerpunkt der Klassenorganisation des Proletariats
4. Die Pflicht zur Ausführung der Beschlüsse der Internationale geht allen anderen Organisationspflichten voran.
(Leitsätze [der Gruppe Internationale]) [2]

Das Unmögliche ist Tat geworden: Der Reichstag, die bürgerlichen Parteien, die offizielle sozialdemokratische Fraktion haben sich noch mehr mit Schmach bedeckt, als das bis jetzt schon der Fall war. Es schien, dass dieses unauffindbare Parlament, dass diese edle Gesellschaft in politischer Selbsterniedrigung, im Preisgeben des elementarsten politischen Anstandes bereits das menschenmöglichste geleistet hatte, dass es in diesem Sumpfe einfach nicht tiefer gehe. Doch weit gefehlt: Bei der Behandlung des Falles Liebknecht haben Reichstag, bürgerliche Mehrheit und sozialdemokratische Fraktionsmehrheit ihre eigene Infamie weit übertroffen.


Liebknecht ist bei der Erfüllung seiner Pflicht als internationaler Sozialist bei der Demonstration am 1. Mai von den Polizeischergen ergriffen und der Militärgerichtsbarkeit überantwortet worden. Liebknecht ist Reichstagsabgeordneter, ist zur Ausübung seines Mandats als Volksvertreter vom Militärdienst beurlaubt, ist also während der Reichstagssession kein Soldat, sondern Volksvertreter. Ihn vor den Krallen der Militärjustiz wie vor jeglicher politischer Verfolgung zu schützen war elementarste Pflicht des Reichstags. Jedes Parlament der Welt betrachtet es als ein Gebot der Selbstachtung, seine Mitglieder vor den Regierungsgewalten zu schützen. Hier geschah das Unerhörte, das Beispiellose in der Geschichte aller Parlamente: Der Reichstag lieferte selbst eines seiner Mitglieder der Militärjustiz aus! [3]


Wenige Tage darauf folgte der zweite Akt der Farce: Derselbe Reichstag lehnte es ab, seine Mitglieder vor solchen Brutalitäten und Vergewaltigungen zu schützen, wie sie Liebknecht gegenüber verübt worden sind, als er am 8. April die Mache mit der letzten deutschen Kriegsanleihe kritisch beleuchten wollte! [4] Und die rabiatesten Schreier dieser parlamentarischen Selbstentleibung waren gerade die Freisinnigen. [5] Der Geist Eugen Richters [6], des Stiefelputzers der Reaktion aus der Zeit des Hungerzolltarifs [7], lebt in seinen würdigen Nachfahren. Unter dem Schrei „Landesverrat!“ stürzen sich die Hubrich und Müller-Meiningen mit Fäusten auf jeden, der die Reichstagstribüne besteigt, um Kritik an der Regierung zu üben. Mit dem Schrei „Landesverrat!“ liefern die Payer und Liesching [8] die Immunität der Volksvertretung dem Militärsäbel aus. Den Oertel und Heydebrand [9] bleibt nach diesem liberalen Geheul nichts mehr zu sagen übrig. Und die sozialdemokratische Mehrheitsfraktion? Sie wies nicht mit einer Silbe dieses Gekrächz zurück. Die „Durchhaltepolitiker“, die Scheidemann und Genossen, halten ja selbst jeden, der sozialdemokratische Grundsätze hochhält und den Völkermord bekämpft, für einen Landesverräter.

Landesverrat! Landesverrat!
Maifeier ist Landesverrat!
Kritik an der Kriegsanleihe – Landesverrat!
Internationale Solidarität – Landesverrat!
Klassenkampf – Landesverrat!
Budgetablehnung – Landesverrat!
Streiks zur Erhöhung der Hungerlöhne – Landesverrat!
Öffentliche Erörterung des Lebensmittelwuchers – Landesverrat!
Klageschrei der hungernden Frauen vor den Läden – Landesverrat!

Was tausendmal in sozialdemokratischen Zeitungen, in sozialdemokratischen Wählerversammlungen, in sozialdemokratischen Reichstagsreden gesagt worden, ist heute Landesverrat. Die gesamte 50-jährige Tätigkeit der Sozialdemokratie, die gegen Krieg, Militarismus, Klassenherrschaft, Klassensolidarität [mit der Bourgeoisie], nationale Einigkeit, vaterländische Phrase gerichtet war, ist Landesverrat!


Die Payer, Liesching, Hubrich, die David, Landsberg, Scheidemann haben alle Staatsanwälte übertroffen, alle Polizeipräsidenten beschämt, den seligen Tessendorf [10] nachträglich zum Waisenknaben gemacht. Wehe, wenn diese Kerls das Bismarcksche Sozialistengesetz zu handhaben gehabt hätten! Sie hätten sämtliche sozialdemokratischen Abgeordneten und Redakteure ins Zuchthaus gesteckt, sie hätten unseren August Bebel, unseren alten Liebknecht an den Galgen gebracht. Die Scheidemann-Leute leisteten sich die Komödie, formell einen Antrag betr. die Immunität Liebknechts zu stellen, aber sie begründeten ihn damit, dass Liebknechts Kampf nicht gefährlich, dass das deutsche Volk in seinem Kadavergehorsam doch nicht zu erschüttern sei! Ja, in der Kommission des Reichstages sagte der „Sozialdemokrat“ David mit Bezug auf Karl Liebknecht: Ein Hund, der laut belle, beiße nicht!


Auf all diese Infamie im Reichstag die richtige Antwort zu geben, nicht advokatorisch, nicht formalistisch, sondern sozialistisch, nicht debattieren, nicht argumentieren, sondern die verächtliche Gesellschaft als eine Rotte von Volksverrätern zu brandmarken, dazu fehlte eben – Liebknecht!


Die Antwort soll ihnen aber von den Massen des Proletariats gegeben werden, von den Massen des hungernden, geknechteten, als Kanonenfutter missbrauchten Volkes. Und die „Hunde“-Worte des sozialdemokratischen Mehrheitsredners sollen dabei nicht vergessen werden.


Ein Hund ist, wer den Stiefel der Herrschenden leckt, der ihn jahrzehntelang mit Tritten bedachte.

Ein Hund ist, wer im Maulkorb des Belagerungszustandes fröhlich schweifwedelt und den Herren der Militärdiktatur, leise um Gnade winselnd, in die Augen blickt.


Ein Hund ist, wer einen Abwesenden, einen Gefesselten heiser anbellt und dabei den augenblicklichen Machthabern Apportdienste leistet.


Ein Hund ist, wer die ganze Vergangenheit seiner Partei, wer alles, was ihr ein Menschenalter heilig war, auf Kommando der Regierung abschwört, begeifert, in den Kot tritt.


Hunde sind und bleiben demnach die David, Landsberg und Genossen. Und sie werden sicher von der deutschen Arbeiterschaft, wenn der Tag der Abrechnung kommt, den wohlverdienten Fußtritt bekommen.


Dass dieser Tag so bald wie möglich anbricht und so gründliche Arbeit wie möglich verrichtet, dazu hat die Affäre Liebknecht – sowohl sein Beispiel wie die Infamien des Reichstages und der Fraktionsmehrheit – tüchtig beigetragen. Nun muss es auch jedem Manne und jeder Frau des Volkes klar sein: Dieses Parlament, diese verächtliche Mameluckenhorde von Payer bis David ist vor dem Gericht der Weltgeschichte abgetan und erledigt. Nur die Selbsttätigkeit der Massen, nur kühne Initiative der Massen, nur nachdrückliche Aktion des Klassenkampf s auf der ganzen Linie kann uns auf den Weg hinaus führen, dem Völkermord, der Militärdiktatur, dem langsamen Verhungern des Volkes ein Ende zu machen.


Und das werden die Massen nur fertig bringen, wenn sie gelernt haben, im Kampfe für die Ideale des internationalen Sozialismus wie Liebknecht das ganze Ich in die Schanze zu schlagen, wenn sie nicht bloß singen, sondern auch durch Taten und Handlungen zeigen:

Nicht zählen wir den Feind,
Nicht die Gefahren all.

Wenn sie hunderttausendstimmig, millionenstimmig im ganzen Reich den Ruf Liebknechts immer und immer wieder erheben:

Nieder mit dem Kriege! Proletarier aller Länder, vereinigt euch!

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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 01:10

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Magnifique

Expo "Jardin botanique révolutionnaire"


Avec Hacène Bouziane, Stéphane Montmailler et Cerise Andres à Ursa Minor
























Avec Hacène Bouziane, Stéphane Montmailler et Cerise Andres à Ursa Minor

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 19:41

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Qu'est-ce qui peut nous unir, nous unit,

Qu'est-ce qui fait que nous nous rencontrons

Qu'est-ce qui nous unit à Rosa Luxemburg.


La fragilité

Si forte

Une sensibilité à fleur de visages ou de mains

L'importance des mots et l'importance des silences

 

Nous ne dirons jamais assez merci à ceux qui

édifient

ces édifices fragiles

de conscience,

de sensibilité et

de combats.

 

La quinzaine qui devient mois

Le partage de Rosa Luxemburg

Sa pensée, ses combats

Son unversalité

 

Des jours tant inestimables

 

En hommage vivant, cette vidéo

De moments trop rares sur le net

Sabrina Lorre comme Anaïs Nin

 

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 20:26
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11 mai 2014 7 11 /05 /mai /2014 13:18

  comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com

 

Ich bin eine terroristin - valérie gaudissart - rosa luxemburg

 


 

http://quinzainerosaluxemburg.blogspot.f



 

Je suis vachement communiste

 

 

Les Noctambules, un lieu en accord étroit avec le film. Un assemblage disparate de canapés et sofas, un lieu tendu de noir.

 

Des spectateurs qui portés par les premiers pas de la quinzaine et ce qu'ils ont perçu de Rosa Luxemburg, viennent, par le bouche à oreille. voir ce conte poétique et politique, peut-être l'un des plus beaux cadeaux faits au combat de Rosa Luxemburg: le film de Valérie Gaudissart: Ich bin eine Terroristin.

 

Le blog avait déjà consacré plusieurs articles. Mais le voir là dans le cadre de cette quinzaine, avec des spectateurs que la quinzaine a mis en mouvement en donnant accès à sa pensée et à son action, donne une résonance toute autre.

 

Et ce que Valérie Gaudissart  transmet de sa sensibilité dans les échanges après le film, rend ce moment encore plus précieux.

 

Et les scènes s'impriment et se revivent:

 

lLes enfants de Silésie qui rappellent tant ceux de  l'Irlande  des années 7O, l

 

Les clandestins et les femmes maltraitées

 

Et, parmi les innombrables souvenirs, deux magnifiques moments pour l'exemple;

 

Milena, une vieille femme qui à l'approche de la mort  multiplie les aérosols de laque pour être bien mise  sous les bombes, les couvertures. Violette: "Dis Milena, pourquoi as-tu tant de couvertures". "Pour avoir chaud sous les ruines", mon enfant n'est pas dit mais l'on perçoit que c'est le  décalage du conte du chaperon rouge où le loup est la mort qui a rodé et qui rode à nouveau.

 

Et aussi cette magnifique chorale de mineurs. (Et nous revient en mémoire cette chorale de mineurs et descendants/famille de mineurs venus dans le Nord en 2O11 pour commémorer la grève de 41. Et qui sont si semblables à ceux du film.). Valérie Gaudissart nous explique qu'elle avait mis un appel à participation, qu'elle s'attendait à une dizaine de réponses et c'est plus de 120 personnes qui se sont présentées et qui chantent sous la direction de Violette:

 

"J'ai chanté l'Internationale sur toutes les places du monde".

 

 

Car ce film est porté par cette enfant, par la musique, par l'oppression décrite et que l'on ne souhaite que combattre, .

 

Et pour nous, un moment unique qui montre toute la force de ce film quand à la fin du débat, à la question d'un jeune, nous pouvons essayer sous l'oreille incroyablement attentive de tous de transmettre le combat qui fut celui de Rosa Luxemburg et qui reste le nôtre.

 

c.a.r.l.

le 11 mai 2O14 

 


Sur le blog: Je suis vachement communiste ...

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Grève de masse. Rosa Luxemburg

La grève de masse telle que nous la montre la révolution russe est un phénomène si mouvant qu'il reflète en lui toutes les phases de la lutte politique et économique, tous les stades et tous les moments de la révolution. Son champ d'application, sa force d'action, les facteurs de son déclenchement, se transforment continuellement. Elle ouvre soudain à la révolution de vastes perspectives nouvelles au moment où celle-ci semblait engagée dans une impasse. Et elle refuse de fonctionner au moment où l'on croit pouvoir compter sur elle en toute sécurité. Tantôt la vague du mouvement envahit tout l'Empire, tantôt elle se divise en un réseau infini de minces ruisseaux; tantôt elle jaillit du sol comme une source vive, tantôt elle se perd dans la terre. Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l'une sur l'autre c'est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution. La grève de masse est simplement la forme prise par la lutte révolutionnaire et tout décalage dans le rapport des forces aux prises, dans le développement du Parti et la division des classes, dans la position de la contre-révolution, tout cela influe immédiatement sur l'action de la grève par mille chemins invisibles et incontrôlables. Cependant l'action de la grève elle-même ne s'arrête pratiquement pas un seul instant. Elle ne fait que revêtir d'autres formes, que modifier son extension, ses effets. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son moteur le plus puissant. En un mot la grève de masse, comme la révolution russe nous en offre le modèle, n'est pas un moyen ingénieux inventé pour renforcer l'effet de la lutte prolétarienne, mais elle est le mouvement même de la masse prolétarienne, la force de manifestation de la lutte prolétarienne au cours de la révolution. A partir de là on peut déduire quelques points de vue généraux qui permettront de juger le problème de la grève de masse..."

 
Publié le 20 février 2009