Il porte un nom, qui aurait pu, penserait-on le protéger. Son père Karl Liebknecht, fut le seul député à voter non au renouvellement des crédits de guerre en décembre 1914.
Pourtant, il a vécu avec son épouse Hertha ce qu'ont vécu toutes celles et ceux qui s'étaient réfugié.es en France, fuyant le nazisme, venant de Pologne, d'Autriche, d'Allemagne ..., et que la 3ème République sous Daladier a qualifié d'"indésirables", inscrivant pour la première fois ce terme dans l'appareil législatif avec le décret-loi de novembre 1938.
De ce "parcours d'indésirables", cette série d'articles va en tracer les étapes. Car de glissement en glissement parmi ces "indésirables" de 1938, interné.es en septembre 1939, un grand nombre ont été finalement déporté.es.
Comme le montre cette série de quatre dessins réalisés lors d'un deuxième internement à partir de mai 40 dans la région de Nîmes.
Sur ces quatre hommes, un seul a survécu.
Ce moment de vie de Hertha et Robert Liebknecht nous livre une double leçon. Le glissement insensible d'un décret scélérat qui mènera beaucoup de la qualification "d'indésirables" jusqu’à la déportation. Mais aussi l'importance de la résistance. Car la petit ville de Calvisson et les alentours ont permis de sauver un nombre significatif de ces "Indésirables". Cela a été le cas pour Hertha et Robert Liebknecht qui ont pu fuir grâce à cette aide en Suisse, grâce à des faux papiers entre autres et malgré les balles des garde-frontières.
De cette période, Robert Liebknecht qui n'a jamais cessé de créer, laisse une œuvre magnifique, empreinte d'humanisme, de sensibilité à la nature et aux hommes. Ces œuvres sont un témoignage artistique, lui aussi unique.
Robert Liebknecht sur ce blog : https://comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com/search/robert%20liebknecht/