Une source d'information précieuse naît de la numérisation de plus en plus large des organes de presse et de l'accès simplifié sur Internet. Ainsi, un site est dédié aux publications de la région Rhône-Alpes.
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Sur Rosa Luxemburg, cela peut se révêler une nouvelle source précieuse. Un exemple : le Salut Public, journal de Lyon offre cinq occurences pour Rosa Luxemburg. Ci-dessous la première consacrée à la grève générale.
Entrées Rosa Luxemburg
Malgré l'échec complet de la grève générale pour la conquête du S. U. en Belgique, les socialistes allemands vont-ils, à leur tour, tenter d'organiser le grand chômage pour arracher aux pouvoirs publics le S. U. pur et simple dans tous les Etats allemands et notamment en Prusse '! Quelques agitateurs mènent campagne dans ce but, depuis quelques mois ; ils essayent de remuer les masses prolétariennes. Mais les « officiels », députés, chefs de grandes organisations, directeurs des principaux journaux, sont hostiles à cette idée. Cette opposition, loin de décourager les apôtres de la grève générale, ne fait au contraire que stimuler leur activité. Les « arrivés » ont l'expérience de l'adage bien connu : Un pur trouve toujours un plus pur qui l'épure. Ils sont traités de traîtres ou de quasi traîtres par les meneurs du second degré impatients d'arriver à leur tour, de devenir députés, présidents ou secrétaires de syndicats, directeurs de coopératives et de journaux. On soulève contre eux l'animosité de la foule envieuse et méfiante par une surenchère démagogique. C'est l'éternelle histoire des partis de violence. Après avoir envoyé les Girondins à la guillotine, les Montagnards se décimaient entre eux. M. Jaurès et les doctrinaires de notre parti socialiste se mettent à la remorque des meneurs de la C. G. T. pour n'être pas supplantés par eux, ce qui d'ailleurs ne les empêche pas d'être taxés de modérantisme en attendant que les autres soient assez forts pour les supplanter. Les parlementaires socialistes d'outre-Rhin» sont victimes du procédé dont ils usèrent jadis à l'égard des bourgeois radicaux, dont les socialistes français se sont servis et se servent encore avec succès contre les radicaux-socialistes. A la tête de ceux qui préconisent chez nos voisins la grève générale pour la conquête du S. U. se fait surtout remarquer la citoyenne Rosa Luxemburg. On y trouve aussi quelques rares et obscurs députés. L'un d'eux est le citoyen Lensch, membre du. Reichstag, qui a dû abandonner le poste de rédacteur en chef du journal socialiste de Leipzig, à la suite de démêlées violents avec le parti. Rosa Luxemburg et Lensch ont donné dans plusieurs villes, notamment à Berlin, des meetings en faveur de la grève générale. Le discours de la citoyenne a surtout été un réquisitoire contre la direction du parti et contre ces représentants au Parlement impérial. A ceux-ci, Rosa Luxemburg reproche vivement le vote par lequel ils ont assuré l'adoption de la récente loi militaire. Voilà un grief que personne ne pourra formuler, hélas contre nos démagogues nationaux. Il paraît que les parlementaires socialistes allemands sont hypnotisés par l'idée de former avec les partis libéraux le « grand bloc» rouge contre le petit bloc bleu-noir (conservateurs et Centre). C'est du moins la citoyenne qui le prétend, et elle raille les députés de se laisser, à cause de ce rêve, duper sans cesse par les libéraux. Aussi en vient-elle à cette conclusion qu'il n y a aucun avantage à conquérir sur le terrain parlementaire pour le prolétariat. Celui-ci doit « apparaître lui-même en scène » De là, l'idée de la grève générale, qui ne disparaîtra plus, assure Rosa Luxemburg, des préoccupations de la masse socialiste. Le député Lensch a appuyé l'agitatrice et déclaré qu'il fallait « rompre avec la tactique purement défensive du parti. » D'autres orateurs, peu connus quoique très remuants, ont parlé dans le même sens. Mais il s'est trouvé des contradicteurs qui ont traité d'illusions les espérances de la citoyenne en déclarant avec énergie que la plupart des syndicats refuseraient de sejoindre à cette entreprise insensée ou du moins prématurée. M. Edmond Fischer, député au Reichstag, partage cet avis. Dans la revue des « intellectuels », Sozialistischen Monatshefte, il raille le bluff que constituerait la tentative de grève générale, qu'il faudrait, dit-il, comparer aux mises en scène du vieux Blanqui : « Permis, écrit-il, de traiter la bureaucratie prussienne de réactionnaire. Mais nous nous exposerions à une grande déception si nous voulions admettre que les pouvoirs publics sont déjà devenus si faibles qu’une grève d'ouvriers les ferait trembler ou même amènerait leur écroulement. En deux semaines, trois au plus, les moyens financiers des grévistes seraient épuisés, les caisses des syndicats vidées, et il ne resterait aux combattants (pour autant qu'ils ne voulussent pas monter sur les barricades) d'autre parti que de retourner au travail. Alors c'en serait fait aussi de notre puissance; et pour beaucoup d'années. Et alors quoi. Les patrons pourraient facilement dicter les conditions de travail et récupérer par le moyen de réductions de salaire le dommage éprouvé pendant la grève. Les organisations ouvrières crouleraient ou seraient condamnées à la faiblesse pour de longues années. » Les chefs du socialisme belge, les parlementaires comme Vandervelde, Destrée, Anseele, raisonnaient ainsi quelques semaines avant le vote de la grève générale. Cela ne les empêcha pas de s'y rallier, d'en paraître même les promoteurs enthousiastes, lorsqu'ils se virent impuissants à arrêter le mouvement. Ils auraient pu répéter un mot célèbre : « Nous sommes leurs chefs, donc il faut que nous les suivions ». En sera-t-il de même pour les parlementaires socialistes allemands ? Non, d'ici de longs mois encore, ils sont trop forts de la leçon belge. Mais il est dans la logique des partis révolutionnaires que les plus violents fassent marcher les autres. Tôt ou tard, les « officiels », les « arrivés » seront débordés. A. VEREY
Presse ancienne
Découvrez 36 titres de presse locale ancienne de la région, représentant plus de 500 000 pages de journaux de 1807 à 1944, interrogeables en texte intégral.
La presse ancienne détaille tous les faits de la vie locale et relate sur un ton qui lui est propre les grands événements de l'Histoire. Témoin de la vie des générations passées, elle représente, de ce fait, une mine d'informations originales extrêmement consultée par les universitaires, les sociologues, les historiens… mais aussi par les amateurs curieux du passé dont ils sont issus.
Cet authentique trésor, conservé dans les bibliothèques et les services d'archives, est largement communiqué au public. Mais au rythme des lectures, les journaux, imprimés sur du papier économique, avec des encres de mauvaise qualité, dans des formats encombrants se déchirent, s'effritent, se morcellent jusqu'à devenir intouchables. Les professionnels, responsables de ces collections, ont attiré l'attention des pouvoirs publics sur la nécessité de préserver ce patrimoine unique. Pour le sauvegarder des mesures d'urgence ont été mises en œuvre dès 1996.
Avec le soutien financier de la Direction régionale des affaires culturelles de Rhône-Alpes, de la Région Rhône-Alpes, puis des Conseils généraux et de plusieurs Villes, l’Arald a coordonné une campagne de sauvegarde et de valorisation de la presse éditée dans la région aux XIXe et XXe siècles. Ce travail au long cours a consisté à créer des documents de substitution, afin que les originaux ne soient plus communiqués au public. Des opérations de microfilmage, puis de numérisation ont été menées à grande échelle.
Les titres numérisés sont aujourd’hui accessibles en texte intégral, ce qui permet d’effectuer une recherche à partir d’un mot ou d’une expression sur l’ensemble des 36 titres présents sur le portail Mémoire et actualité en Rhône-Alpes.
De nouveaux titres seront mis en ligne, ou d’autres complétés en fonction de l’achèvement des travaux de traitement en cours dans le cadre de cette campagne de sauvegarde et de valorisation. Un calendrier des mises en ligne sera très prochainement mis à disposition pour information.
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