Et de partir sur ses traces à travers les vieilles rues de la ville...
1910 Police et armée – Armes ultimes de la politique intérieure en Prusse.
Discours au landtag de Prusse, 25 février 1910
"Le moyen sera utilisé. La grève de masse ne sera pas organisée, mais la grève de masse viendra d'elle-même. Continuez à faire monter la tension comme cela a été le cas maintenant, et vous verrez, sans aucun doute, que ce moyen le plus important et le plus puissant du prolétariat sera utilisé de manière tout à fait explosive, à un degré extrêmement préjudiciable pour vous et menaçant pour votre domination."
Extrait:
Mais ce qu’il faut reprocher le plus aux autorités administratives dans la situation actuelle, c'est le fait que l'armée a été réquisitionnée dans différentes régions pour contenir les manifestations avec l'aide de l'armée, de la même manière que les autorités administratives avaient déjà réquisitionné l'armée lors de la grève de Mansfeld. Et vous le savez ou vous ne le savez pas, mais c'est vrai : ce recours à l'armée a créé dans la population un climat qui rend superflue toute agitation antimilitariste comme je la conçois. Selon une information dans la presse, non démentie à ce jour, tous les commandants de régiment à Berlin, ont reçu l’ordre, avant le 13 février, qu'aucun militaire, officier ou soldat, ne soit autorisé à quitter la caserne le dimanche, c'est-à-dire un ordre de consignation que l’on connaît bien. Le 2e régiment de dragons de la garde a effectué des galops d’essai poussés à Tempelhof le samedi 12 au matin, de sept à neuf heures, afin que les chevaux s'habituent au pavé berlinois ; "ceci pour le cas où il y aurait des débordements lors des manifestations pour le droit de vote". Si quelque chose contribue à menacer l'esprit militaire, si quelque chose contribue à anéantir les derniers vestiges de popularité dont notre armée peut encore jouir ici et là dans d'autres cercles milieux, alors c'est bien ainsi qu’il faut procéder. A cet égard, je peux me référer ici à Monsieur le ministre von Moltke - au témoignage d'un homme que vous reconnaîtrez certainement comme impartial, au maréchal von Moltke -, qui, il y a plus de vingt ans, a exprimé au Reichstag son opinion selon laquelle, utiliser l'armée contre l'ennemi intérieur constitue précisément une chose très dangereuse pour la discipline militaire. Mais la prudence qui habitait encore le maréchal général von Moltke, qui considérait sans aucun doute, d'après toute sa formation, que l'armée était avant tout destinée à combattre l'ennemi extérieur, n'est, semble-t-il, pas partagée par le ministre von Moltke : Elle a disparu depuis longtemps, parce que le gouvernement et les classes dirigeantes considèrent actuellement, bien plus que jamais auparavant et alors que l’on ne tient plus compte de l'ennemi extérieur, que l’armé constitue le principal moyen pour pouvoir pour maintenir la domination face aux larges masses, face à l'ennemi intérieur.
Si la police nous laisse maintenir l'ordre, les manifestations se dérouleront dans l'ordre ; nous l'avons prouvé lors d’occasion les plus diverses, et c'est précisément à Halle que la preuve de cette affirmation a été apportée de la manière la plus claire. C'est là-bas que s'est déroulé l’affrontement le 13 février. À Halle, l'armée avait également été réquisitionnée. L'humeur de la population était montée jusqu'à l'ébullition. Et des rassemblements de protestation très suivis ont eu lieu contre cette action de la police. Ces foules immenses sont rentrées chez elles dans le plus grand calme, ont mené les manifestations jusqu'à leur terme dans le plus grand calme et respect de la loi. Aucun débordement n'aurait eu lieu non plus à Francfort-sur-le-Main et à Neumünster si la police avait su garder le sens de la mesure et faire preuve de calme et de sérénité.
Ces exactions et abus de la police ont déjà été discutés devant les élus de Halle, Francfort, Neumünster, probablement aussi à Königsberg. Bien que nous les regrettions, ils constituent certainement l'un des meilleurs moyens d'agitation pour la social-démocratie et ont surtout contribué à accroître de manière extrême l'intérêt pour la lutte pour le droit de vote. Bien entendu, la social-démocratie dispose dans cette lutte d'autres moyens plus puissants, qu'elle n'hésitera pas à utiliser,
(«Vous entendez!»)
dès qu'elle le jugera opportun
(«Vous entendez!»)
« …Je ne parle pas de pistolets Browning, de mitrailleuses et de sabres, et de toute cette violence brutale, mais de notre campagne d’agitation qui mettra la population - y compris les cercles sans lesquels vous ne pouvez exister - dans un état d’esprit tel que le gouvernement ne sera plus en mesure de maintenir son attitude antipopulaire à l’égard du droit de vote. Il ne fait aucun doute que si les conditions continuent à évoluer de cette manière, si l'on ne veille pas à mettre, en temps opportun, un peu de baume sur les blessures du peuple, si l'on ne donne pas aux besoins du peuple une satisfaction notable, suffisante et complète, alors le moyen de la grève de masse sera également utilisé.
(Vibrants «Écoutez! écoutez!»)
Le moyen sera utilisé. La grève de masse ne sera pas organisée, mais la grève de masse viendra d'elle-même. Continuez à faire monter la tension comme cela a été le cas maintenant, et vous verrez, sans aucun doute, que ce moyen le plus important et le plus puissant du prolétariat sera utilisé de manière tout à fait explosive, à un degré extrêmement préjudiciable pour vous et menaçant pour votre domination.
(Mouvement divers)
Messieurs, le prolétariat est loin de se laisser intimider, et même si vous et la police continuez à utiliser ce qui constitue votre ultima ratio, les armes, l'armée etc., vous n'aurez aucun succès face à cet assaut des larges masses populaires, dont vous savez bien, au fond de vous-même, qu'il a tout de même considérablement ébranlé la confiance que vous affichez vers l'extérieur.
Dasjenige, was den Verwaltungsbehörden in der gegenwärtigen Situation aber am meisten zum Vorwurf gemacht werden muss, das ist die Tatsache, dass in verschiedenen Gegenden Militär requiriert worden ist, um mit Hilfe des Militärs die Demonstrationen in Schach zu halten in ähnlicher Weise, wie schon beim Mansfelder Streik von den Verwaltungsbehörden Militär requiriert ist. Und Sie wissen oder wissen es nicht, aber es ist wahr: Durch diesen Einsatz des Militärs ist in der Bevölkerung eine Stimmung erzeugt, die jede antimilitaristische Agitation in meinem Sinne überflüssig macht. Nach einer unwidersprochenen Zeitungsmeldung ist in
Wenn die Polizei uns Ordnung halten lässt, so werden die Demonstrationen in Ordnung verlaufen; wir haben das bei den verschiedensten Gelegenheiten bewiesen, und gerade in Halle ist der Beweis dieser Behauptung aufs Klarste erbracht worden.
Diese Ausschreitungen und Übergriffe der Polizei sind schon vor den städtischen Kollegien in
(„Hört! Hört!")
sobald sie es selbst für zweckmäßig hält.
(„Hört! Hört!")
Ich spreche nicht von Browningpistolen, von Maschinengewehren und Säbeln und all dieser brutalen Gewalt, sondern von unserer Agitation, die die Bevölkerung in eine Stimmung hineinversetzen wird – auch solche Kreise, ohne die Sie nicht existieren können –, dass die Regierung nicht mehr imstande sein wird, ihre volksfeindliche Haltung in Bezug auf das Wahlrecht zu bewahren. Es ist nicht der geringste Zweifel, dass, wenn die Verhältnisse sich weiter so entwickeln, wenn nicht zur rechten Zeit dafür gesorgt wird, dass auf die Wunden des Volkes etwas Balsam gelegt wird, dass dem Bedürfnis des Volkes eine nennenswerte, eine ausreichende, eine volle Befriedigung zuteil wird, dann auch das Mittel des Massenstreiks zur Anwendung kommen wird.
(Lebhaftes „Hört! Hört!'")
Das Mittel wird zur Anwendung kommen. Der Massenstreik wird nicht gemacht werden, sondern der Massenstreik kommt von selbst. Steigern Sie nur die Aufregung weiter so, wie sie jetzt gesteigert worden ist, und Sie werden zweifellos erleben, dass in einer ganz explosiven, in einer im höchsten Maße für Sie nachteiligen und Ihre Herrschaft gefährdenden Weise dieses wichtigste und gewaltigste Machtmittel des Proletariats zur Anwendung kommen wird.
(Bewegung.)
Meine Herren, ins Bockshorn jagen lässt sich das Proletariat noch längst nicht, und wenn Sie und die Polizei auch mit Ihrer Ultima ratio, den Waffen, dem Militär und dergleichen, weiterhin vorgehen, so werden Sie keinen Erfolg haben gegenüber diesem Ansturm der breiten Massen des Volkes, von dem Sie sich im Innersten Ihres Herzens selbst sagen, dass er Ihre äußerlich zur Schau getragene Zuversicht doch recht erheblich erschüttert hat.
(Heiterkeit.)
Polizei und Militär – letzte Waffen der preußischen Innenpolitik Rede im preußischen Abgeordnetenhaus zum Etat des Ministeriums des Innern.[Nach Stenographische Berichte über die Verhandlungen des Preußischen Hauses der Abgeordneten, 21. Legislaturperiode, III. Session 1910,2. Bd.,
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