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Assassinat de Rosa Luxemburg. Ne pas oublier!

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée. Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel. Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts. Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre. Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait. Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se dévélopper aussi facilement?

Une chose est sûr cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

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Avec Rosa Luxemburg.

1910.jpgPourquoi un blog "Comprendre avec Rosa Luxemburg"? Pourquoi Rosa Luxemburg  peut-elle aujourd'hui encore accompagner nos réflexions et nos luttes? Deux dates. 1893, elle a 23 ans et déjà, elle crée avec des camarades en exil un parti social-démocrate polonais, dont l'objet est de lutter contre le nationalisme alors même que le territoire polonais était partagé entre les trois empires, allemand, austro-hongrois et russe. Déjà, elle abordait la question nationale sur des bases marxistes, privilégiant la lutte de classes face à la lutte nationale. 1914, alors que l'ensemble du mouvement ouvrier s'associe à la boucherie du premier conflit mondial, elle sera des rares responsables politiques qui s'opposeront à la guerre en restant ferme sur les notions de classe. Ainsi, Rosa Luxemburg, c'est toute une vie fondée sur cette compréhension communiste, marxiste qui lui permettra d'éviter tous les pièges dans lesquels tant d'autres tomberont. C'est en cela qu'elle est et qu'elle reste l'un des principaux penseurs et qu'elle peut aujourd'hui nous accompagner dans nos analyses et nos combats.
 
Voir aussi : http://comprendreavecrosaluxemburg2.wp-hebergement.fr/
 
3 mars 2021 3 03 /03 /mars /2021 15:37

Extrait de "Les enseignements des trois Doumas", 1908

"Mais l’histoire appela pour la troisième fois le prolétariat français à accomplir la révolution bourgeoise et fit de lui l'initiateur de la Commune de Paris de 1871 - et de l’actuelle république française. La Troisième République que l’on explique de la façon la plus simple comme une conséquence naturelle, née d’elle-même sur les ruines morales et militaires du Second Empire lors de la guerre contre la Prusse, était en réalité le résultat de causes bien plus profondes, avant tout de la Commune de Paris ainsi que de tout un siècle de révolutions. La constitution républicaine et le gouvernement républicain de la France actuelle - il ne faut pas l’oublier – sont issus d'une Assemblée à majorité monarchiste. Et tout comme les élections de février 1871 ont donné la majorité aux monarchistes, la réaction la plus sanglante et la plus sauvage a régné sur toute la politique de cette honorable Assemblée qui a tenu pendant quatre ans la barre politique de la France, surtout après l'anéantissement de la Commune. Le climat politique de cette France bourgeoise, de la France de Thiers et de Favre, a été décrit de façon classique par Jules Guesde dans son remarquable pamphlet de 1872, dans lequel il dénonce le crime de Versailles et qualifie la France de " République sans Républicains".  La France bourgeoise de 1871 était une République sans Républicains, tout comme celles de 1792 et 1848. Et si néanmoins cette même bourgeoisie réactionnaire et monarchiste a fondé la Troisième République et cette fois pour toujours, la raison essentielle en était d’une part la peur qu'elle avait du prolétariat, la conviction donc après un siècle de révolution que le prolétariat momentanément vaincu ne pouvait être pacifié que par une constitution républicaine, et d’autre part la certitude que le prolétariat vaincu cette fois ne pourrait reprendre la barre de la République pour semer le désordre avec ses fantasmes « sociaux » et ses volontés de subversion dans cette société bourgeoise. Le journal “Rappel” a dévoilé clairement ce secret de la Troisième République dans son numéro du 4 avril 1874. On peut y lire : les travailleurs supportent leur misère dans le calme parce que le gouvernement se nomme républicain. « Ce mot exerce une influence magique sur l’esprit des travailleurs, cette supercherie les maintient dans l’espoir ». Rosa Luxemburg, Les enseignements des trois Doumas, 1908.

Commencée en décembre, cette recherche sur Rosa Luxemburg est maintenant pratiquement achevée. Les premiers extraits se trouvent sur le net sur mon autre blog créé au moment ou over-blog avait imposé des publicités sur les blogs gratuits. : http://comprendreavecrosaluxemburg2.wp-hebergement.fr/10-rosa-luxemburg-et-la-commune/ L'article a été publié aussi sur médiapart pour lui donner plus de visibilité sur les moteurs de recherche. Afin de faciliter l'accès à ceux que lire des textes peut rebuter, nous avons décidé avec Sabrina Lorre de les enregistrer sous forme de lectures. 12 extraits sont déjà disponibles. Dominique Villaeys-Poirré. Traduction par mes soins. Mars 2021.

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Cet extrait est l'un des plus important pour la réflexion qu'il induit pour aujourd'hu sur la République, le réformisme politiquei. En 1908, Rosa Luxemburg fait l'analyse du système qui s'est mis en place dans la Russie tsariste après la défaite de la Révolution russe de 1905. Elle s'appuie sur l'expérience de la Commune pour faire avancer l'idée de révolution prolétaire, comme elle le dit ailleurs jusqu"alors les prolétaires ont "tiré les marrons du feu" pour la bourgeoisie, puis ont été trahis par elle, et la bourgeoisie a continué sa marche et établit son pouvoir, elle l'espère cette fois-ci définitivement!  De cela, la Commune est un exemple parfait. Non seulement, c'est le système républicain qui a décidé de la défaite et du massacre de l'expérience de la Commune, mais ce système continue à asseoir le pouvoir de la bourgeoisie et à perpétuer l'exploitation capitaliste des prolétaires.  Leçon encore plus que valable pour aujourd'hui?

République sans Républicains, République qui n'a que le nom de République, mais qui n'est qu'un habillement, une supercherie, mot "magique" pour pacifier les prolétaires, pour empêcher qu'ils se révoltent à nouveau. La IIIème  République est le témoignage qu'il ne suffit pas que le régime soit "républicain" pour que disparaisse l'exploitation capitaliste. Et ce n'est pas là le régime républicain en lui-même qui est en cause. Au contraire dans les années 1910, Rosa Luxemburg rentrera en conflit ouvert avec le réformisme politique qui refuse son engagement contre la forme impériale du pouvoir (Petite référence personnelle à l'Espagne où le même réformisme acceptera le maintien de la royauté après le franquisme!). Mais la forme bourgeoise du pouvoir. Comme elle le dit et comme le montre jusqu'à aujourd'hui le réformisme politique : c'est la bourgeoisie toute entière qu'il convient de combattre.En 1908, Rosa Luxemburg fait une analyse du système qui s'est mis en place dans la Russie tsariste après la défaite de la Révolution russe de 1905.

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6 janvier 2019 7 06 /01 /janvier /2019 00:24
Un siècle, un jour pour Rosa Luxemburg à Saint-Etienne samedi 19 janvier 2019
Il y a quelques années à Saint-Etienne, une quinzaine Rosa Luxemburg a surgi de la volonté, de l'enthousiasme, de la sensibilité de Sabrina Lorre transmis et repris par des dizaines d'artistes et militants. Rosa Luxemburg se déclina alors en  expositions, musique, poèmes, théâtre, conférences, moment inoubliable et pour moi inoublié.
Alors que s'approche le centenaire de son assassinat, qui fut aussi celui de toute une révolution, alors qu'aujourd'hui surgit de nouveau la révolte, Saint-Etienne, de nouveau, vibrera et réfléchira tout au long d'une journée, si joliment nommée :

 

Un siècle, un jour pour Rosa Luxemburg.

 

Un siècle, un jour pour Rosa Luxemburg à Saint-Etienne samedi 19 janvier 2019
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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 21:26

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Prisons croisées ou lecture en prison de Rosa Luxemburg emprisonnée

Prison de Metz-Queuleu, avant même le passage des surveillantes car je refuse de bouger sur ordre, alors que la prison dort encore, et que l'on s'entend presque soi-même respirer et vivre, le café bricolé des détenus devant moi, assise à la table face au ciel qui lentement s'éclaircit, je commence une lecture et un travail quotidien: la correspondance et les écrits de Rosa Luxemburg. Cela fait la sixième prison que j'intègre, et ma troisième année de vie quotidienne avec RL. Militante révolutionnaire, je vis depuis quatre ans au rythme des transferts et de l'isolement, le transfert, c'est pour les femmes le moyen d'isolement préféré de l'AP. Depuis longtemps déjà je proteste par le silence. Alors, en dehors de l'heure de promenade avec deux prisonnières, c'est Rosa Luxemburg qui est mon seul interlocuteur.

Lire Rosa Luxemburg en prison, lire ses lettres en détention, c'est avoir l'impression que la prison reste éternellement même: ses moyens pour tenter de vous soumettre, mais parfois un respect qui ne peut s'empêcher de transparaître pour la volonté inflexible que vous pouvez montrer.

La lecture en prison de Rosa Luxemburg en prison prend une extraordinaire profondeur et une profonde résonance. La description de son quotidien entre silence et travail intellectuel, l'évocation de tout ce que représente un transfert, la condamnation à dix jours pour révolte contre un surveillant qui lui interdit d'aborder un sujet pendant un parloir, tout me parle fortement, étrangement. Le silence qu'évoque RL, est celui qui règne autour de moi, la condamnation fait écho aux nombreux mitards connus pour refus de transfert ou autres et diverses raisons, l'ambivalence du personnel entre respect pour la résistance quotidienne et blessures répétées de mille petites atteintes, je la retrouve dans certaines lettres. Et je retrouve, l'extraordinaire impression d'isolement incommensurable quand des nouvelles terribles vous arrivent: pour RL, les morts de la guerre 14-18.

L'observation du ciel, des innombrables nuances qu'il prend de l'aube à l'aurore, des oiseaux peu romantiques qui squattent la cour, le suivi à distance de la vie quotidienne des prisonnières, nous mettent en phase. La respiration semble parfois se suspendre comme le temps.

Et puis il y a , partagée, l'obstination politique à travailler entre quatre murs malgré la prison. Il y a le regard des surveillante devant ce travail obstiné, il y a l'attention des prisonnières et leurs attentions qui vous arrivent malgré les ordres carcéraux d'isolement.

Lire Rosa Luxemburg en prison, c'est affirmer sa résistance mais aussi la permettre.

Les combats en prison ont été nombreux : au mitard de Fleury, une grève dure qui me mènera à l'hôpital pour refus des conditions qui règnent dans les cellules: pas d'eau, repas passé sous les grilles, un mince matelas de mousse sur le sol. Puis après un troisième transfert à Chalon, un jour de Pâques, la montée sur les toits de la prison avec pour tout texte revendicatif un poème de Verlaine: "le ciel est par dessus les toits ...". Un autre combat, à Lille, pour que l'on s'adresse à vous avec correction: refus de douche pendant près de deux mois, la prison cède. A chaque transfert, le refus de la photo entraîne une connaissance étendue et comparée des différents mitards des prisons fréquentése, et à Metz, enfin le refus de faire quelque demande que ce soit, visite ou livres. Et pourtant les livres de RL arrivent dans ma cellule et la seule personne qui a le droit de visite vient un beau matin. La prison a bien voulu céder.

Mais lire Rosa Luxemburg en prison, c'est aussi suivre ses analyses et voir ce qu'elles ont de relevant pour nous aujourd'hui, c'est être portée vers le haut, c'est aiguiser son intelligence, c'est devenir une autre, c'est apprendre et comprendre.

Et surtout, lire Rosa Luxemburg en prison, pour un militant politique, c'est réfléchir à son propre combat, au système que l'on a combattu, et que l'on continue à combattre.

Lire Rosa Luxemburg en prison, c'est vivre beaucoup plus intensément, faire tomber les murs, rire toute seule d'une saillie et admirer ses trésors d'écriture.

Lire Rosa Luxemburg en prison, c'est vivre consciente et vivre libre.
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13 décembre 2014 6 13 /12 /décembre /2014 20:24

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Jardin botanique révolutionnaire. Rosa Luxemburg. Une installation  éphémèreà Ursa Minor, en Mai 2014 dans le cadre de la quinzaine Rosa Luxemburg organisée par Ensemble Romana et Sabrina Lorre.

Composition pour Glaçons

 

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Rosa Luxemburg, femme engagée, militante, mais aussi botaniste convaincue

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 21:21

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http://www.zundel.at/bilder/Streik_1903_von_Georg_Friedrich_Zundel.jpg

Grève - 1903

 

A lire sur http://quinzainerosaluxemburg.blogspot.fr

 

A l'heure de la grève des intermittents et après cette quinzaine Rosa Luxemburg qui a posé par les faits le problème de l'art, de l'argent, de la survie des artistes et de  leur volonté de s'inscrire dans un art engagé pour l'art et au sein de la société envers et contre tout, cette citation de Clara Zetkin qui servit de base à la table ronde sur l'art durant la quinzainze:

Le pseudo-art devient un commerce
Clara Zetkin in Le problème des intellectuels
7 juillet 1924
Le pseudo-art devient un commerce (Extrait)
 
L’art est soumis à la même évolution. Il n’est plus l’expression sur le plan artistique de grands sentiments ou de grandes expériences collectives, c’est-à-dire un instrument efficace d’éducation populaire. Il est devenu un commerce, une entreprise capitaliste qui doit rapporter de gros intérêts; le peintre, le dessinateur doivent produire en fonction de la demande. Le poète, l’écrivain doivent tenir compte du marché et de la clientèle de leur éditeur. Et il en est ainsi dans tous les domaines de la création artistique.

On assiste à la naissance d’un pseudo-art devenu une entreprise capitaliste rentable, et la société bourgeoise fait naître les producteurs de ce pseudo-art. Elle attire des incapables en leur faisant miroiter la position privilégiée d’un petit nombre d’individus, et la recherche du profit fait surgir des instituts de formation artistique dont les portes sont ouvertes à tous, qu’ils aient ou non du talent. Par la faim, elle contraint des créateurs doués à se mettre au service du mauvais goût et de l’inculture. Mais elle engendre simultanément les acheteurs de ce pseudo-art en la personne de parvenus blasés et jouisseurs, tandis qu’elle développe par ailleurs l’absence de culture des larges masses. Elle produit l’exploiteur capitaliste qui vole aussi bien les artistes – ou ceux qui se font passer pour tels – que les consommateurs. Le pseudo-art le plus rentable dans tous les pays capitalistes est la pornographie, qu’elle soit dessinée, peinte, sculptée, parlée ou chantée. Le capitaliste exploite l’artiste et le prolétaire avec la même absence de scrupules et il vend de fausses valeurs artistiques avec le même sourire cynique que le fabricant de produits alimentaires qui "refile" à ses clients un ersatz sans valeur nutritive, voire nocif.

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9 juin 2014 1 09 /06 /juin /2014 19:23
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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 21:01

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https://scontent-a-ams.xx.fbcdn.net/hphotos-xaf1/t1.0-9/q71/s720x720/10364016_10202025164372265_5495434418298931821_n.jpg

 

Saint-Etienne, fin d'une quinzaine qui dura un mois ...

 

Au Chok théâtre encore et toujours

à l'Apocope, à Ondes de Chok

Les dernières heures de la quinzaine

 

Une association de gens "pas sages"


Les chansons de la Terroristin de Valérie Gaudissart dites, chantées et jouées en direct par  Norton, Valérie, Sidonie et Franck, et l'on se rend encore mieux compte de la beauté des textes, de la beauté de la musique, de la beauté de la voix


Clemence Fitte, qui reprend sa lecture tout en puissance de Rosa Luxemburg, accompagnée de Greg et Fred.


La voix de Sabrina Lorre qui s'élève obstinément pour dire et redire le texte "Lire Rosa Luxemburg en prison"

 

Le Guignol de José Louis qui tire politiquement les chiffres

d'un loto où l'on gagne ... La Révolution russe, Les lettres de prison, un tableau d'Emilie Weiss ou de Cerise inspiré par Rosa Luxemburg

 

Un concert de clôture, de soutien à la quinzaine, où se mèlent rap, hard rock et chanson.


Et nous qui restons encore sous le choc de ce mélange de réflexion, de sensibilité, d'engagement personnel

Si proche pour nous de l'esprit de Rosa Luxemburg

Sous le choc de cet incroyable engagement et aventure

 

Et nous qui ne rêvons que de voir ce formidable hommage

à l'esprit et à l'action de Rosa Luxemburg

Essaimer ailleurs et partout

 


Blog de la quinzaine :

http://quinzainerosaluxemburg.blogspot.fr/

 

Sur comprendre :

Quinzaine Rosa Luxemburg à Saint-Etienne. Les souliers rouges, "Tous les printemps sont politiques"

En hommage toujours à la quinzaine Rosa Luxemburg. Expo "Jardin botanique révolutionnaire". Magnifique ... 

A la Quinzaine Rosa Luxemburg, Saint-Etienne - le film de Valérie Gaudissart "Ich bin eine Terroristin", peut-être l'un des plus beaux cadeaux fait au combat de Rosa Luxemburg. 

Dans nos remerciements encore pour l'accueil sur la quinzaine Rosa Luxemburg. Sabrina Lorre 

Nous avons été reçus au Chok Théâtre, pour la rencontre sur Rosa Luxemburg et la guerre. En remerciement cette interpétation poignante d'Artaud par Alain Besset. 

Saint-Etienne rend hommage à Rosa Luxemburg 

Force et intensité, une lecture de lettres de Rosa Luxemburg. Clémence Fitte, Grégory Perrève, Fred Fender

 

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4 juin 2014 3 04 /06 /juin /2014 19:56
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1 juin 2014 7 01 /06 /juin /2014 19:00

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L’association Table Rase (Association marxiste d’échanges et de débats) s’est formée à Lyon, en Janvier 2010.

 

Fondée autour d’une charte d’adhésion collective affirmant clairement une base politique commune, elle regroupe des militants communistes internationalistes de divers horizons partageant le sentiment que la connaissance des fondements théoriques et de l’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire est une nécessité et un préalable à toute forme d’action révolutionnaire.


Bien sûr, un instrument de formation, de discussion, ne remplace pas l’organisation révolutionnaire du prolétariat dont nous avons besoin pour mener jusqu’au bout la lutte communiste. Mais c’est un premier pas pour permettre de mener une lutte d’idées dans la société et en direction de la classe ouvrière, pour permettre la collaboration de militants et sympathisants révolutionnaires issus de différents courants, et donc pour favoriser la clarification théorique et pratique nécessaire dans nos rangs, sur la base d’une activité concrète. Telles sont les idées qui ont débouchées sur la création de Table Rase.

 

Table Rase n’est donc ni une organisation politique, ni un parti politique. C’est tout simplement une association, dont le but et la volonté affirmés sont de participer à la formation de militants communistes révolutionnaires, et de toute personne désireuse de s’engager dans la lutte pour mettre fin au système capitaliste et pour la construction du socialisme.


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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 19:12

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Rosa Luxemburg en route vers son procès

 

Les souliers rouges

http://quinzainerosaluxemburg.blogspot.fr/

 

Les Souliers rouges Traces fragmentaires de la correspondance de Rosa Luxemburg et son expérience de la prison, mises en scène par Sabrina Lorre, avec Dider Hominal et Marie B, Josiane Carle, Dominique Chenet, Catherine Séon, Cathy Albert-Spader, Émilie Weiss.

 

Des prisonnières viennent d'arriver en détention

 

Deux bancs perpendiculaires au public délimitent un espace, tour à tour cour, fouille, cellule ... Un pupitre au fond dans un coin ... Des consoles et des instruments de l'autre côté.

 

Des prisonnières viennent d'arriver en détention. Elles sont quatre, quatre ... Et chacune à sa manière, donne ses objets personnels à ce que l'on appellerait aujourd'hui la fouille. Ce n'est pas dit, c'est ... joué ... dans le silence. Une prisonnière sauve  ... un livre que peu à peu les autres découvriront.

 

Dans ce spectacle, le silence et les postures sont souvent comme les seuls contre-points aux lettres. C'est le jeu, c'est la force du jeu et l'importance de la mise ... en scène

 

La surveillante

 

Une surveillante (une gardienne), toute en raideur distante, se tient là. Elle sera celle à laquelle se heurteront directement ou non les prisonnières.

Celle qui est la limite de leur liberté.

Celle qui lors d'une fouille, comme toutes les fouilles, indiscrète découvrira elle aussi l'écriture, la réflexion de Rosa Luxemburg, dans une lecture des "buffles", retenue mais expressive, dans les interrogations qui doucement affleurent.

 

Les prisonnières disent, lisent, parlent, vivent Rosa Luxemburg

 

Ces prisonnières  vont dire, lire, parler, vivre Rosa Luxemburg et se dire elles, la prison, la conscience, l'engagement.

 

De temps en temps, quand les prisonnières s'échappent vers les coulisses, une accélération, un mouvement de scène tournant, comme une allusion rapide à la ronde des détenus d'autrefois dans les cours de promenade.

 

Ces prisonnières, chacune à leur manière, découvrent les lettres écrites en prison par Rosa Luxemburg, chacune à leur manière arrachent à elles,

avec une douceur obstinée et fragile

ou une énergie vivante et toute en force,

les textes qu'elles lisent et disent.

 

Rosa Luxemburg

 

Au coin gauche, au fond, à intervalles, Rosa Luxemburg se dresse, face au procureur, face au tribunal et donne à entendre des extraits de sa déclaration lue lors du procès de février 1914, des extraits de textes. Ironie, conviction, intelligence.

A chaque fois, selon le principe du choeur, elle est annoncée par les femmes prisonnières, et brusquement éclairée, elle sort de l'ombre de l'arrière-plan et prend toute sa place et avec elle sa conscience et son combat.

Premier extrait: "Est un chien, celui qui ...". Et c'est toute la tragédie du ralliement de la social-démocratie à la guerre qui s'exprime.

Les autres extraits ont tous une valeur d'exemple de ce combat mené par Rosa Luxemburg.

Et c'est une qualité de ce spectacle que la construction, le choix, et l'interaction des textes choisis.

 

Les prisonnières

 

Une prisonnière traverse en silence toute la représentation, symbole de ces détenues sans voix, qui habitent et traversent le temps et l'espace carcéral.

 

Une prisonnière allongée, sur un des bancs, qui évoque le lit étroit et rudimentaire des cellules, dit face à un écran vide, une lettre de Rosa Luxemburg qui évoque la nuit en cellule.

Elle transmet sensiblement la solitude allongée des mots, de l'esprit, qui s'échappe, mots qui en deviennent plus présents, plus réels, comme s'ils étaient, réellement, en train de se penser.

 

Une prisonnière ne lit pas, mais raconte ce que raconte Rosa Luxemburg à Sonja Liebknecht, une visite de son frère à la prison de Varsovie, la cage dans la cage, les images de l'autre prises dans un scintillement qui les nie.

 

L'annonce des dix jours pour refus d'accepter l'interruption d'un parloir, est criée invisible, de l'arrière des coulisses et est accueille par un chahut, si caractéristique de cette communication contrainte des prisonniers qui s'informent sans voir et sans se voir au retour du palais de "justice".

 

Transmission et résonance

 

Il y a une vraie transmission de la prison d'hier et d'aujourd'hui dans cette représentation.

Il y a une vraie transmission de l'oppression, de la violence vécue

Il y a une vraie transmission de la diversité et universalité de la réception de Rosa Luxemburg 

Il y a une vraie transmission de l'humanité si diverse des êtres humains.


Une transmission qui passant par la médiation d'un autre, s'enrichit de cette médiation.

 

Mais il y a aussi une vraie transmission de la pensée de Rosa Luxemburg par le fil rouge de ce procès politique, par les extraits de lettres et textes choisis pour exprimer les combats, l'espoir de révolution, la volonté d'en être. "Un jour le printemps viendra". Repris dans la chanson interprétée alors que le spectacle semblait terminé par le musicien qui accompagne ces femmes prisonnières, chanson qui affirme et le dit : tous les printemps sont politiques.

 

Aussi ce spectacle offre-t-il une résonance vers aujourd'hui et vers l'avenir.

Et c'est, quand on met en scène Rosa Luxemburg, une exigence que l'on doit avoir.

Exigence, résonance politique trop souvent absente aujourd'hui des spectacles officiels inspirés par la lecture des lettres.

 

Résonance, parce que ces opprimé(e)s qui ici nous lisent et disent ces lettres et textes, ne cesseront jamais de vouloir comprendre, de vouloir changer, de pouvoir changer le monde:

 

Tous les printemps ont été, sont et seront politiques. Rosa Luxemburg est de celles

qui peuvent transmettre cet espoir

 


Remarques.

 

Remarque n° 1 : Dans les conversations d'après-spectacle, des spectateurs, jeunes et moins jeunes, nous disent être venus découvrir et avoir découvert Rosa Luxemburg.

 

Et nous sommes heureux de les sentir si émus et intéressés par elle.


Remarque n° 2 : Ce spectacle pas plus que les autres de la Quinzaine, même pas la venue de Gatti, n'a eu de présence de médias (il y a quand même eu un bon reportage en début de quinzaine sur France 3) et d'institutionnels stéphanois. Cette quinzaine devenue mois a dû pratiquement se faire hors argent officiel  et hors intérêt de ceux qui prétendent animer la culture. Elle s'est faite de liens tissés entre artistes, de solidarités pratiques comme l'investissement du Chok Théâtre ou la prise en charge de la communication sérigraphiée par Petits Travaux. Elle s'est faite de l'investissement de chacun à hauteur de ses possibilités. Résultat inouï: un mois de manifestations impliquant plus de cent intervenants directs ou indirects. La quinzaine, c'est une remarquable histoire, une expérience qui est tout à l'honneur de l'autre ville, celle qui sait ce qu'est le théâtre populaire, une ville héritière d'une longue histoire.

 

Mais c'est une histoire qui n'existe que par la fragillisation totale des artistes qui l'animent et la font vivre.

  C'est pour nous une chose inadmissible et douloureuse à constater.

 

c.a.r.l.

Le 25 mai 2014


Samedi 24, dimanche 25  mai à 20 h 30  au Chok Théâtre
24, rue Bernard Palissy

A lire sur le blog

 


Sur la quinzaine







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Grève de masse. Rosa Luxemburg

La grève de masse telle que nous la montre la révolution russe est un phénomène si mouvant qu'il reflète en lui toutes les phases de la lutte politique et économique, tous les stades et tous les moments de la révolution. Son champ d'application, sa force d'action, les facteurs de son déclenchement, se transforment continuellement. Elle ouvre soudain à la révolution de vastes perspectives nouvelles au moment où celle-ci semblait engagée dans une impasse. Et elle refuse de fonctionner au moment où l'on croit pouvoir compter sur elle en toute sécurité. Tantôt la vague du mouvement envahit tout l'Empire, tantôt elle se divise en un réseau infini de minces ruisseaux; tantôt elle jaillit du sol comme une source vive, tantôt elle se perd dans la terre. Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l'une sur l'autre c'est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution. La grève de masse est simplement la forme prise par la lutte révolutionnaire et tout décalage dans le rapport des forces aux prises, dans le développement du Parti et la division des classes, dans la position de la contre-révolution, tout cela influe immédiatement sur l'action de la grève par mille chemins invisibles et incontrôlables. Cependant l'action de la grève elle-même ne s'arrête pratiquement pas un seul instant. Elle ne fait que revêtir d'autres formes, que modifier son extension, ses effets. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son moteur le plus puissant. En un mot la grève de masse, comme la révolution russe nous en offre le modèle, n'est pas un moyen ingénieux inventé pour renforcer l'effet de la lutte prolétarienne, mais elle est le mouvement même de la masse prolétarienne, la force de manifestation de la lutte prolétarienne au cours de la révolution. A partir de là on peut déduire quelques points de vue généraux qui permettront de juger le problème de la grève de masse..."

 
Publié le 20 février 2009