Extrait d'un article paru sur Bellaciao :
Même prétendument démocratique, avec son "fait majoritaire" (ainsi que l’oppression consécutive des minorités en tous genres), le nationalisme représente donc la dégénération inéluctable du socialisme, un phénomène ayant trouvé ses aboutissements extrêmes d’abord en Allemagne avec le nazisme (1933) et en Palestine avec le sionisme (1948). Mais en 1921 Ben Gourion, premier secrétaire élu du syndicat des travailleurs juifs (Histadrout), favorisait déjà le nationalisme contre l’idéal socialiste, laïc, en s’opposant à l’entrée de travailleurs non-juifs dans son organisation. Nazisme et sionisme, tous deux réellement nationalistes et prétendument socialistes, ne pouvaient historiquement que s’entretenir mutuellement à travers une symbiose hostile (2). Ainsi, à partir de 1914, dépassées par l’ampleur du grand raz-de-marée historique faisant proliférer des Etats-nation indépendants, égoïstes et mutuellement hostiles, les diverses Inter-nationales (la Deuxième socialiste, la Troisième communiste ou la Quatrième trotskiste) ne purent guère offrir d’alternative politique sérieuse à ce phénomène ; en 1919, au lendemain de la guerre et à la veille de son assassinat, Rosa Luxemburg entrevoyait déjà la dimension de ce drame (3).