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Assassinat de Rosa Luxemburg. Ne pas oublier!

Le 15 janvier 1919, Rosa Luxemburg a été assassinée. Elle venait de sortir de prison après presque quatre ans de détention dont une grande partie sans jugement parce que l'on savait à quel point son engagement contre la guerre et pour une action et une réflexion révolutionnaires était réel. Elle participait à la révolution spartakiste pour laquelle elle avait publié certains de ses textes les plus lucides et les plus forts. Elle gênait les sociaux-démocrates qui avaient pris le pouvoir après avoir trahi la classe ouvrière, chair à canon d'une guerre impérialiste qu'ils avaient soutenue après avoir prétendu pendant des décennies la combattre. Elle gênait les capitalistes dont elle dénonçait sans relâche l'exploitation et dont elle s'était attachée à démontrer comment leur exploitation fonctionnait. Elle gênait ceux qui étaient prêts à tous les arrangements réformistes et ceux qui craignaient son inlassable combat pour développer une prise de conscience des prolétaires.

Comme elle, d'autres militants furent assassinés, comme Karl Liebknecht et son ami et camarade de toujours Leo Jogiches. Comme eux, la révolution fut assassinée en Allemagne.

Que serait devenu le monde sans ces assassinats, sans cet écrasement de la révolution. Le fascisme aurait-il pu se dévélopper aussi facilement?

Une chose est sûr cependant, l'assassinat de Rosa Luxemburg n'est pas un acte isolé, spontané de troupes militaires comme cela est souvent présenté. Les assassinats ont été systématiquement planifiés et ils font partie, comme la guerre menée à la révolution, d'une volonté d'éliminer des penseurs révolutionnaires, conscients et déterminés, mettant en accord leurs idées et leurs actes, la théorie et la pratique, pour un but final, jamais oublié: la révolution.

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Avec Rosa Luxemburg.

1910.jpgPourquoi un blog "Comprendre avec Rosa Luxemburg"? Pourquoi Rosa Luxemburg  peut-elle aujourd'hui encore accompagner nos réflexions et nos luttes? Deux dates. 1893, elle a 23 ans et déjà, elle crée avec des camarades en exil un parti social-démocrate polonais, dont l'objet est de lutter contre le nationalisme alors même que le territoire polonais était partagé entre les trois empires, allemand, austro-hongrois et russe. Déjà, elle abordait la question nationale sur des bases marxistes, privilégiant la lutte de classes face à la lutte nationale. 1914, alors que l'ensemble du mouvement ouvrier s'associe à la boucherie du premier conflit mondial, elle sera des rares responsables politiques qui s'opposeront à la guerre en restant ferme sur les notions de classe. Ainsi, Rosa Luxemburg, c'est toute une vie fondée sur cette compréhension communiste, marxiste qui lui permettra d'éviter tous les pièges dans lesquels tant d'autres tomberont. C'est en cela qu'elle est et qu'elle reste l'un des principaux penseurs et qu'elle peut aujourd'hui nous accompagner dans nos analyses et nos combats.
 
Voir aussi : http://comprendreavecrosaluxemburg2.wp-hebergement.fr/
 
3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 09:53
Gustav Noske est revenu - lu sur le net. Difficile de ne pas se souvenir du 15 janvier 1919, lorsque Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par les Freikorps sur ordre d’un « social démocrate » : Noske lui-même.

Depuis un certain temps, je pensais à ce titre et à cette comparaison.

Je travaille sur mars 1919 et sur l'assassinat des efforts révolutionnaires en 18/19 par la social démocratie majoritaire. Assassinat dans lequel Gustav Noske joua un rôle central au sens propre. Qui s'appuya pour cela sur  l'armée et les corps francs. Ces corps francs dont la violence était extrême et qui donnèrent naissance aux forces nazies.

Ce titre est celui d'un article lu sur le net avec l'illustration d'une œuvre de Grosz. On y lit ces phrases :

"Difficile de ne pas se souvenir du 15 janvier 1919, lorsque Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par les Freikorps sur ordre d’un « social démocrate » : Noske lui-même. Noske endossant sans culpabilité le rôle de l’Autorité, c’est-à-dire du principe de « réalité » la plus autoritaire."

Aujourd’hui, maintenant en 2023, la BRAV-M reconstitue la violence des Corps francs de mémoire sinistre. On se souviendra des voltigeurs en 1986 (la plupart recrutés chez des excités du corps-à-corps à l’instar du SAC autrefois, tous des « mâles Alphas » comme il est coutume de le désirer dans les milieux virilistes) mais les voltigeurs nous renvoient ultimement à la violence des Freikorps

 

https://comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com/2022/07/354-meurtres-politiques-repertories-par-emil-gumbel-les-assassinats-de-r.luxemburg-k.liebknecht-leo-jogiches-etaient-partie-d-un-ensemble-et-d-une-volonte-non-desactes-isoles.html

 

https://comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com/search/Noske/

 

 
Noske et Lüttwitz.Après l'armistice de 1918 et la révolution allemande, il est nommé commandant en chef de la Reichswehr à Berlin, par le gouvernement provisoire. Il est alors chargé de réprimer, à l'aide des corps francs, le soulèvement spartakiste en janvier 1919.  Pendant les combats de mars 1919 à Berlin (de), il est chargé de réprimer la grève générale et fait tirer sur les manifestants sur Alexanderplatz. Il fait désarmer par la force les marins républicains de la division de la marine populaire qui s'étaient solidarisés avec les grévistes.

Noske et Lüttwitz.Après l'armistice de 1918 et la révolution allemande, il est nommé commandant en chef de la Reichswehr à Berlin, par le gouvernement provisoire. Il est alors chargé de réprimer, à l'aide des corps francs, le soulèvement spartakiste en janvier 1919. Pendant les combats de mars 1919 à Berlin (de), il est chargé de réprimer la grève générale et fait tirer sur les manifestants sur Alexanderplatz. Il fait désarmer par la force les marins républicains de la division de la marine populaire qui s'étaient solidarisés avec les grévistes.

Gustav Noske est revenu

 

Retour vers le futur
on prend les mêmes autoritaires et on recommence

La tournure ultra-autoritaire que (re)prend l’État dans l’apathie journalistique officielle, est sidérante. Tout semble indiquer que la pensée opératoire favorise l’installation d’une verticalité de plus en plus coercitive, de plus en plus liberticide. Il y eut des antécédents.
Et cela, sans remonter aux années de collaboration (pas d’erreur possible, nous sommes bien en France).

Plus près de nous et de nos légendes dorées siègent bien des histoires.
Celle du coup d’État « démocratique » des gaullistes en 1958, utilisant la crise algérienne pour reprendre le pouvoir.

Celle aussi d’un comédien sans vergogne, dont beaucoup ont oublié qu’il défendit en Algérie l’usage de la guillotine : je parle bien sûr de « Rastignac » (Mitterand) et de son irrésistible ascension. Mitterrand faisant, par la suite, feu de tout bois pour court-circuiter (au sein de la multitude) toute forme d’auto-réflexivité politique et se maintenir au pouvoir. Avec Pasqua dans son SAC. Avec aussi le tournant néo-libéral de 1983-1984, mais encore avec le sang du Rwanda couleur turquoise sur les mains, en 1994. Ces violences d’État n’ont pas laissé le souvenir critique que l’on aurait pu espérer puisqu’enfin la chronique amnésie est une donnée largement partagée.

Chirac et Sarkozy intensifièrent la fable méritocratique déjà en place. Nous arrivons à Hollande et la Loi travail, à Valls et son utilisation effrayante de la raison d’État pour réprimer la foule. Venons-en maintenant au Monarque de 2023, Narcissique absolu utilisant un fin limier à l’Intérieur. Perdreau tout droit sorti d’un film de Pabst ou de Fritz Lang : le nouveau Gustav Noske.
Il est donc revenu.

Difficile de ne pas se souvenir du 15 janvier 1919, lorsque Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht sont assassinés par les Freikorps sur ordre d’un « social démocrate » : Noske lui-même. Noske endossant sans culpabilité le rôle de l’Autorité, c’est-à-dire du principe de « réalité » la plus autoritaire.

Aujourd’hui, maintenant en 2023, la BRAV-M reconstitue la violence des Corps francs de mémoire sinistre. On se souviendra des voltigeurs en 1986 (la plupart recrutés chez des excités du corps-à-corps à l’instar du SAC autrefois, tous des « mâles Alphas » comme il est coutume de le désirer dans les milieux virilistes) mais les voltigeurs nous renvoient ultimement à la violence des Freikorps

Bien peu sont ceux qui arrivent à l’admettre. Et ceux qui le clament haut et fort s’exposent à la vindicte de l’État (les « factieux »)
l’Idée d’une redéfinition (vivante) de la politique comme dissensus et non comme consensus, n’a jamais été si loin.

Le consensus est autoritaire dans son essence. Sa fonction est d’abraser toute conflictualité. C’est cette élision autoritaire de la conflictualité politique qui est profondément inquiétante.
L’élision de la division comme principe activateur de la politique est aujourd’hui le danger le plus grand : impossible de s’affirmer contre la violence d’État sans en prendre plein la gueule par les flics.
Et donc, oui, l’Action directe, l’anarchie continuent d’irriguer notre mélancolie sociale, à moins que ce ne soit l’inverse.
Mais nous, au moins, marchons depuis l’enfance sous un soleil noir.

Que ceux qui s’identifient à l’Ordre et aux seigneurs de guerre tremblent et se préparent à leur tour, à rencontrer les ténèbres en eux-mêmes.

Croquemitaine

Note

Soyons comme l’eau
en toute occasion

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7 mai 2022 6 07 /05 /mai /2022 15:41
Faits prisonniers. Souvent maltraités, fusillés. La loi de Noske dans les rues de Berlin.

Faits prisonniers. Souvent maltraités, fusillés. La loi de Noske dans les rues de Berlin.

"Toute  personne rencontrée dans la rue après six heures du soir par les patrouilles est fusillée sans autre forme de procès."

Dossier Berlin,  mars 1919 - Mars 1919 dans l'Humanité

 

La lecture de l'article du 6 mars 1919 dans l'Humanité révèle crument le décalage entre ce qui se passe réellement et les mots indifférents, froids, glaçants employés dans l'article, quand on connaît la réalité des faits.

 

. Le terme indifférencié de spartakistes (ou spartaciens selon les cas!), est toujours utilisé quand on veut créer la distance, condamner, on distingue ainsi clairement l'analyse réformiste sous-jacente à ces articles, d'autant que ce terme avait été assimilé dans un article précédent à terrorisme.

 

. Les précédents articles témoignaient d'une véritable méconnaissance du mouvement. Une incise remet dans cet article les choses partiellement en place :

 

Nous savons, cependant, que le C.0..S. berlinois n'est pas spartakiste loin de là. Les dernières élections ont envoyé une majorité fidèle au vieux parti et, si l'on a annoncé des élections nouvelles, elles n'ont pu être faites déjà. Ce ne seraient donc point les extrémistes qui auraient décrété la grève, mais les militants qui avaient fidèlement soutenu jus-qu'ici la politique de Scheidemann et d'Ebert.

Partiellement car cela n'est pas exact historiquement. Les majoritaires ont rejoint le mouvement quand ils ont compris que la grève ne pouvait être empêchée (Ils  tenteront de le noyauter ensuite, en tous les cas de le freiner. (Les compte rendus conservés permettent de suivre précisément les processus).

Corps francs (ici Reinhardt) et armée dans les rues de Berlin. L'Humanité traduit Freikorps par "Volontaire"s, terme positif qui ne traduit pas la réalité de ces troupes!

Corps francs (ici Reinhardt) et armée dans les rues de Berlin. L'Humanité traduit Freikorps par "Volontaire"s, terme positif qui ne traduit pas la réalité de ces troupes!

Le plus terrible dans cet article est cependant l'indifférence face à la répression décrite : méconnaissance, indifférence par rapport à Gustav Noske et froideur glaçante face aux mesures prises qui revient de fait à une approbation  des tribunaux expéditifs, du décret permettant de tirer sans sommation ni jugement :

 

"On signale, d'autre part, des troubles spartakistes que Noske entend réprimer selon sa manière, qui est la forte."

 

Actuellement, les troupes du gouvernement entrent à Berlin de tous côtés. La  ville a été occupée militairement la nuit dernière.

 

"Noske a prescrit, dès son arrivée à Berlin, des mesures très rigoureuses. Des cours martiales fonctionnent dans les différents quartiers de Berlin et les faubourgs. Toute personne rencontrée dans la rue après six heures du soir par les patrouilles est fusillée sans autre forme de procès." (Radio).

 

"Les journaux révolutionnaires occupés militairement. La Liberté et le Drapeau Rouge ont été occupés militairement. Ils n'ont pas paru ce matin. "

L'Humanité, 6 mars 1919
Dossier "Berlin, mars 1919".  Article du 6 mars dans l'Humanité. Un terrible décalage. (2)

LA RÉVOLUTION EN ALLEMAGNE
A la faveur de la Grève Générale le mouvement spartakisme redouble d'intensité

Les dépêches restent obscures. II faut les interpréter. On annonce que le Comité exécutif du C.0.S. a pris la responsabilité
de décréter la grève générale à Berlin. On signale, d'autre part, des troubles spartakistes que Noske entend réprimer selon sa manière, qui est la forte.

Nous savons, cependant, que le C.0.S. berlinois n'est pas spartakiste loin de là. Les dernières élections ont envoyé une majorité fidèle au vieux parti et, si l'on a annoncé des élections nouvelles, elles n'ont pu être faites déjà.

Ce ne seraient donc point les extrémistes qui auraient décrété la grève, mais les militants qui avaient fidèlement soutenu jusqu'ici la politique de Scheidemann et d'Ebert.

Si un tel fait est exact, il est d'une importance extrême pour l'avenir de l'Allemagne. C'est en effet sur la discipline et matérielle du vieux parti que s'appuyait l'expérience, tentée à Weimar d'une révolution purement politique sous la Section socialiste et libérale.

 

Le Conseil de Berlin s'est-il rallié à la politique des indépendants ? Attendons des informations plus précises.

Il essaie, paraît-il, de maintenir l'ordre, donnant pleins pouvoirs aux troupes pour résister à certains émeutiers. Mais il exige des mesures vigoureuses libération des détenus politiques, dissolution des tribunaux militaires, organisation de tribunaux populaires, reprise des rapports normaux avec la Russie.

II entend que les responsables de la guerre et de la défaite soient jugés, que les meurtriers de Liebknecht, de Rosa Luxem-
bourg, d'Eisner soient arrêtés.

Que fera le gouvernement ? Les dépêches rendent compte des débats de Weimar. L'attention est retenue plutôt par le mouvement qui secoue les masses populaires.

 

Répression ? Composition ? M. D.


L'INSURRECTIOH A BERLIN
Bâle, 4 mars. On mande de Berlin au Frankfurter General-Anzeiger

Les informations parvenues disent qu'une attaque s'est produite hier soir contre la présidence de la police l'attaque a été immédiatement repoussée. Il y aurait cinq morts du côté des assaillants. Actuellement, les troupes du gouvernement entrent à Berlin de tous côtés. La  ville a été occupée militairement la nuit dernière. A huit heures, toute la circulation dans la rue a été suspendue.

Le bruit a couru que les Spartakistes occuperaient le quartier des journaux vers huit heures.

Le gouvernement a pris aussitôt des mesures préventives.

Peu après que la motion des communistes déclarant la grève générale eut été adoptée, des désordres spartaciens se manifestèrent sur divers points de la ville. Des rassemblements et des  petites fusillades eurent lieu sur La Place Alexandre  il y a eu une victime.

À la Weimarerstrasse et à l’Alexanderstrasse, les Spartakistes provoquèrent des échauffourées.

Attaque sur la gare du Nord. Des pillages se sont produits à Alexanderplatz. Tout démontre que les Spartakistes veulent terroriser Berlin comme en janvier, mais, ils trouveront, la  résistance insurmontable du gouvernement!

Il est décidé à maintenir l'ordre et le calme en toutes circonstances. (Havas)

 

La répression
D'après les nouvelles, qui parviennent de Berlin, la lutte est acharnée entre spartakistes et troupes gouvernementales.

Une division, de marine à l'Alexanderplatz. Dans le faubourg de Lichtenberg, les troupes sont entrées en contact avec les émeutiers. On a relevé trois spartakistes tués et 1m t blessés.
Plusieurs milliers de soldats des troupes gouvernementales ont manifesté leurs sympathies pour les spartakistes et les indépendants ? Attendons des informations plus précises.

Noske a prescrit, dès son arrivée à Berlin, des mesures très rigoureuses. Des cours martiales fonctionnent dans les différents quartiers de Berlin et les faubourgs. Toute personne rencontrée dans la rue après six heures du soir par les patrouilles est fusillée sans autre forme de procès. (Radio).

D'autre part, on télégraphie à l'Agence Havas que l'effectif des troupes gouvernementales au grand Berlin est porté à
8.000 hommes.

La division Reinhardt s'opposera à la grève générale.

Les journaux révolutionnaires occupés militairement
Bâle, 4 mars, On mande de Berlin à la Gazette de Francfort

La Liberté et le Drapeau Rouge ont été occupés militairement. Ils n'ont pas paru ce matin.
Suivant le Frankfurter General-Anzeiger, hier soir, peu après 7 heures, le trafic a été suspendu et à 8 heures, c’est au tour du chemin de fer aérien.

Le personnel du chemin de fer souterrain a été contraint par les voyageurs de faire partir un deuxième convoi. (Havas.).

Berlin redevenu calme
Bâle, 5 mars. On télégraphie de Berlin Hier, la ville de Berlin a été complètement calme. Comme la circulation des tramways est arrêtée, d'innombrables piétons, des autos, des fiacres et des véhicules de toutes sortes encombrent les rues. De nombreux magasins sont ouverts. Les postes et télégraphes fonctionnent encore. (radio.)

La grève générale étendue à toute l'Allemagne
Bâle, 5 mars. On mande de Berlin

 

Dans une assemblée de l'action spartkiste, on a décidé d'étendre le mot d'ordre de la grève générale à tout l'empire.
(Havas.)

A Weimar;
A l'assemblée nationale, Henke, indépendant, a critiqué le projet de constitution II lui refuse le caractère socialiste en raison des indemnités prévues pour les expropriations. Selon lui, le système des C.O.S. doit prédominer dans la constitution. Il annonça que les ouvriers résisteront à la violence jusqu'à la victoire de leurs idées.

 

La Diète bavaroise à Bamberg

Le 4 mars. On mande de la Gazette de Francfort, de Weimar, que la Diète bavaroise s'est réunie, lundi à Bamberg au
lieu de Munich. (Havas.)

La loi sur la socialisation
La loi sur la socialisation proposée par le gouvernement, a la teneur suivante

Article premier. Tout Allemand doit utiliser ses forces intellectuelles et corporelles que demande le bien de la généralité, sa force du travail, comme bien supérieur est placé sous la protection de l'Empire. Pour autant que l'Allemand ne peut pas trouver l'occasion de travailler, l'entretien nécessaire lui sera accordé d'après les règles fixées, par les lois spéciales de l'Empire, à la charge du trésor public.
 

Art. 2. II appartient à l'Etat de transmettre à la communauté économique allemande et ̃ entreprises économiques et leurs valeurs. En particulier, les richesses du sol et les forces naturelles, comme aussi de régler la production et la répartition des liens économiques en faveur de l’Empire, des Etats particuliers, des communes et des groupements de communes.

Art. 3. Tout ce qui concerne l'économie générale allemande est dirigé par des br. administratifs distincts et indépendants, sous le contrôle de l'Empire.

Art. 4. Pour l'exécution des dispositions précités à l'article deux sur l'exploitation des combustibles, des forces hydrauliques et autres sources d'énergie naturelle et des forces qui en découlent, il y sera pourvu par une loi d'Empire spéciale d’après les principes de la. communauté économique.

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4 mai 2022 3 04 /05 /mai /2022 19:07
Corps francs

Corps francs

Une fausse nouvelle d'un massacre commis par ceux que l'on nomme indistinctement "Spartakistes", un droit de tirer à vue et sans procès décrété par un ministre social-démocrate, des tribunaux d'exception pour des jugements sans juges, sans procès dans des cafés, des marins attirés dans un piège et abattus, le camarade de Rosa Luxemburg, Leo Jogiches assassiné d'une balle dans le dos comme Karl Liebknecht lors d'une prétendue tentative de fuite, des corps francs, troupes pré-fascistes employés contre des ouvriers et insurgés, un quartier de Berlin bombardé par voie aérienne pour la première fois dans une guerre intérieure, des mitrailleuses, des bombes ... 1200 morts reconnus.

 

Ce qui s'est passé en ce mois de mars 1919 à Berlin est invraisemblable.

 

Pourtant, en lisant les articles presque quotidiens de l'Humanité, une chose apparaît : On constate qu'elle n'a perçu ni l'importance des événements de Berlin, ni la violence extrême de la répression exercée par les socialistes majoritaires, en particulier par Noske, le ministre social-démocrate majoritaire, ni la gravité de l'utilisation des corps francs et de l'armée qui inaugurent le glissement vers les SA, le nazisme. Depuis plusieurs ouvrages sont parus en Allemagne qui décrivent cette révolution méconnue et assassinée avec une violente précision.

 

Triste aussi : une indifférence qui transparaît pour les ouvriers et révolutionnaires.

Tanks dans les rues de Berlin

Tanks dans les rues de Berlin

Dans l'Humanité du 1er mars
Noske dit :  « Par des procédés démagogiques tels qu'on n'en peut concevoir de plus dangereux, on essaie de travailler l'opinion contre les volontaires. Le but du discours de Cohn peut être seulement de détruire et de rendre inutilisable le dernier instrument qui nous ayons encore pour nous prémunir contre l'anarchie et l'effondrement." Noske cité dans l'Humanité du 1er mars 1919
L'Humanité - 1er mars 1919

L'Humanité - 1er mars 1919

Les articles se composent en général de petites informations mises bout à bout et de différentes sources.

EN ALLEMAGNE
Dans l’expectative


La situation en Bavière reste la même. Le gouvernement de Berlin n'ose et ne peut, sans doute, intervenir.
Le commandant de la place de Munich ayant interdit les réunions, les spartakistes» décidèrent de résister, même par la  
force.
Le conseil central des onze n'arrive pas davantage à faire respecter son autorité. Les 2° et 3° corps bavarois ont refusé de  
lui obéir.
Suivant la Gazette de Voss, la situation à Munich est considérée comme grave. Les communistes ne sont pas seulement maîtres des édifices publics, des établissements et installations de transport, mais sont aussi en possession de l'imprimerie des
billets de banque.
Tous les membres bavarois de l'Assemblée nationale se sont réunis mercredi soir, sans distinction de partis, pour discuter la
situation.
Enfin, hier, le Congrès des C. O. S. a dû décider si la Bavière sera une République des Soviets ou un Etat parlementaire.
Les communistes auraient pris de nouveaux otages, entre autres, les « anciens ministres Dandl et Hertling.

Sympathies des socialistes berlinois
Bâle, 23 février. -- On télégraphie de Berlin
L'assemblée des C. O. S, berlinois a promis aide et assistance à la République bavaroise des Soviets. Elle a décidé d'élire un nouveau comité exécutif. La séance s'est achevée dans le tumulte le plus grand. Le président, Richard Muller, a appelé l'attention générale sur le danger que présentait pour Berlin la stagnation  industrielle et commerciale à laquelle était en proie l'Allemagne centrale. Il a mis les conseils des C. O. S. en garde contre l'anarchie économique et politique. - (Radio.)

Qui dirigera les affaires étrangères,?
Le docteur M.n, ancien directeur des usines Krupp, qui avait assisté, mercredi, a la séance du congrès des C. O. S. est subitement reparti pour Berne jeudi matin.
De son côté, M. Foerster, représentant de la Bavière à Berne, a décliné les offres du gouvernement. Le- ministère des affaires étrangères reste donc ainsi sans titulaire. - {Radio.)

Les députés protestent
On télégraphie d'Augsbourg que les députés membres de l'Assemblée nationale et appartenant à tous les partis ont publié une proclamation. Ils condamnent les meurtres politiques et toute espèce de dictature, reconnaissent à la Diète la seule autorité légale.
Ils protestent contre les spartakistes qui, disent-ils, ne sont point la majorité.

Fin des grèves d'Essen
Bâle, 28 février. - On télégraphie d'Essen :
Huit mille mineurs sont redescendu» dans les puits. Tous les puits travaillent à l'exception de treize. La grève peut donc être considérée comme virtuellement terminée. - (Radio.)
En revanche, on annonce que la situation est grave à Dusseldorff, qu'en Haute- Silésie on s'attend à la grève générale et que, à Bitterfeld et à Ecleenburg, des grèves de sympathie ont éclaté en faveur des spartakistes de Halle.
On s'attend même à ce que les villes industrielles de Géra et de Greiz se joignent au mouvement

A l'Assemblée Nationale
A l'Assemblée nationale, 1 majoritaire, Hue souligné le mouvement révolutionnaire, disant que le peuple est entraîné dans un abîme.
Un indépendant, Cohn, déclare : « Le gouvernement des majoritaires approuve que des mitrailleuses soient dirigées contre les grévistes. »
Noske dit :
« Par des procédés démagogiques tels qu'on n'en peut concevoir de plus dangereux, on essaie de travailler l'opinion contre les volontaires. Le but du discours de Cohn peut être seulement de détruire et de rendre inutilisable le dernier instrument que nous ayons encore pour nous prémunir contre l'anarchie et l'effondrement
« Les indépendants peuvent faire ce qu'ils veulent. La réception d'argent russe et son emploi est pour eux un chapitre si pénible, qu'ils ne pourront jamais se justifier devant le pays. »
La loi sur la défense nationale est ensuite votée.

Dans l'Humanité du 3 mars
« Nous combattrons sans pitié toute contrainte, toute erreur. "

Noske, cité dans  L'Humanité du 3 mars 1919

L'Humanité - 3 mars 1919

L'Humanité - 3 mars 1919

En 1ère page

La Révolution allemande

LE GOUVERNEMENT LANCE UN APPEL AU PEUPLE

Berne, 2 mars. - Le gouvernement d'Etat adresse à la classe ouvrière allemande un appel qui est reproduit par tous les journaux du 1er mars et dont voici les passages essentiels :

« L'anarchie économique et l'anarchie politique menacent de détruire l'empire. Les terroristes veulent supprimer par tous les moyens l'Assemblée nationale, issue du peuple, d'après le plus libre système électoral qui soit. Ils veulent couper Weimar du reste de l'empire et frapper définitivement l'Assemblée nationale et le gouvernement d'empire.

« Nous déclarons que l'Assemblée nationale doit poursuivre à tous prix ses travaux, afin de dominer la situation économique et politique dans laquelle se débat l'empire. C'est un mensonge  de prétendre que 1'Assemblée nationale et le gouvernement d'empire veulent frustrer le prolétariat des fruits de la révolution.

Nous restons inébranlablement attachés aux principes de la démocratie. Nous défendons le droit de disposer de lui-même, à l'intérieur comme à l'extérieur.

« Nos dangers économiques sont encore plus pressants que les dangers politiques; Nos stocks ne nous permettent plus d'alimenter l'empire jusqu'à la prochaine récolte. Le blocus ronge nos moelles. Des milliers d'Allemands, meurent de sous-alimentation. D'innombrables fabriques sont arrêtées et le nombre des chômeurs s'accroît; Le travail seul peut nous sauver ; toutes les grèves nous rapprochent de l'abîme. Dans l'Allemagne nouvelle, le travail est un devoir social ; nous réprimerons l'oisiveté et les vices qu'elle engendre.

« Nous combattrons sans pitié toute contrainte, toute erreur ; toutes les vies humaines nous sont sacrées- La révolution n'autorise pas les faits de violence et de meurtre. Après quelques années d'une guerre affreuse qui a anéanti tant de valeurs et qui a fait couler une mare de sang, nous ne voulons pas que la guerre civile vienne dévaster notre patrie. La majorité de 28 millions d'électeurs, a convoqué le gouvernement d'empire - Que Le peuple tout entier s'allie avec nous contre la violence. » .

Les Concessions gouvernementales

D'après les dernières dépêches, le gouvernement cherche toujours un compromis qui permette de donner dans 1a constitution une place aux conseils d'ouvriers. Une solution proposée serait de fonder des chambres de travail à côté des administrations des communes, des États et de l'Empire. Les chambres auraient le droit de vote sur toutes les mesures prises par les autorités, et de même que l'Assemblée nationale, pourraient réclamer le référendum.

Par ces questions dont on ne saurait méconnaître la portée, le gouvernement, espère éviter "la grève générale » préparée à Berlin pour le 5 mars. Hier, également la reprise du travail a commencé, dans le bassin de la Ruhr et la calme relatif qui semble devoir se rétablir en Bavière et en Allemagne centrale constitue un apaisement pour la population.

En même temps, on prévoit un crédit de deux millions de marks, dans le budget de guerre, pour remédier à la crise des logements. L'Information

 Dans l'Humanité du 4 mars
"Seul Noske envisage la situation avec sérénité. Il promet que dans quatre jours les troupes gouvernementales auront réduit les insurgés." Dans l'Humanité du 4 mars 1919
L'Humanité - 4 mars 1919

L'Humanité - 4 mars 1919

LA RÉVOLUTION OUTRE-RHIN

La Crise allemande paraît s'étendre

De longues et confuses dépêches annoncent que le spartakisme est en hausse.
Les grèves s'étendent à toute l'Allemagne. La Bavière résiste et tend à supprimer la représentation parlementaire. Des
manifestations sont annoncées à Berlin et tous les socialistes paraissent mécontents.
Le Vorwaerts, lui-même, envisage la démission du gouvernement.
Seul, Noske envisage la situation avec sérénité. Il promet que dans quatre jours les troupes gouvernementales auront ré
duit les insurgés.
Il nous est difficile de juger la situation avec certitude.
Il est certain que les troubles sont fréquents et graves.
Les C. O. S. et les indépendants paraissent disposés à prendre leur revanche.
Ils organisent un nouveau congrès et préparent de nouvelles élections de délégués.

À Berlin

Bâle, 3 mars. - De grandes manifestations sont projetées à Berlin pour les premiers jours de la semaine. On s'attend à
une grève générale ï l'électricité manquera probablement, demain. Le colonel Reinhardt, gouverneur de la ville, a déclaré
qu'il réprimerait le mouvement gréviste par tous les moyens. Hier et aujourd'hui, par suite d'une grève des compositeurs,
aucun journal n'est paru.


Le mécontentement augmente parmi les socialistes majoritaires qui estiment n'avoir pas retiré de la "révolution les résultats escomptés. Comme le gouvernement Scheidemann paraît impuissant, à donner satisfaction aux exigences des ouvriers, une crise sérieuse menace le Parti et la démission du gouvernement actuel est attendue à bref délai.
Dans un leader article, le Vorwaerts demande que le gouvernement ait le courage de démissionner s'il ne peut, pas obtenir  de l'Assemblée de Weimar qu'elle fasse droit aux exigences justifiées des travailleurs.  (Radio.)

En province

On annonce que les troupes gouvernementales sont entrées à Halle. La situation s'aggrave à Leipzig où la grève des bourgeois complique la situation. Sous la conduite de Rühle, la foule aurait enfoncé les portes de la prison et délivré les détenus.
Même incident à Koenigsberg ; à Thorn, au contraire, les troupes ont été les plus fortes.
Le Vorwaerts écrit qu'à Hambourg les troupes et les spartakistes se battent avec violence, Deux majoritaires auraient été
fusillés et cent douze spartakistes arrêtés.
A Brunswick, on a dû décider, hier, si l'on proclamerait la République de conseils.
A Dresde, la grève est décidée. Enfin, une dépêche Radio dit qu'à Weimar on s'attend à ce que les indépendants soient les maîtres de la situation.

Propagande aérienne

Bâle, 3 mars. - Samedi, vers midi, des avions survolèrent la ville. Ils lancèrent une proclamation émanant des garnisons.
bavaroises de Bamberg, Bayreuth, Sulzbach, Ratisbonne, Straubing, Erlangen, Ingolstadt ,Nuremberg et Furth.
Elle contenait une protestation formelle contre les violences exercées à Munich par une petite minorité. Elle réclamait un gouvernement purement socialiste et la réouverture immédiate de la Diète.
Elle déclarait, en outre, que les troupes bavaroises se plaçaient unanimement sur le terrain de la démocratie et réprouvaient toute dictature. Elle affirmait leur intention d'intervenir à main armée contre les spartakistes, si la nécessité l'exigeait.
La censure, empêchant les opinions politiques de se manifester librement à Munich, le commandement militaire du
3° corps décida de faire connaître au peuple l'opinion de l'armée par la  voie des airs. - (Radio).

La politique sociale des majoritaires

On mande de Munich :
Le parti socialiste majoritaire a déposé à l'Assemblée Nationale de Weimar, une motion de Auer, d'après laquelle la propriété des biens du sol nécessaire au maintien de l'économie publique, appartient à la nation seule. Le gouvernement est invité à réaliser l'étatisation des mines et de la production de l'énergie en faisant participer les ouvriers et les employés au contrôle de l'administration par l'organe des conseils de fabrique. - (Havas.)

Les grèves

Bâle. 3 mars. - On mande de Berlin :
Suivant les journaux, la grève continue dans les imprimeries des journaux Ullstein, Mosse et Scherl ; la Gazette de la Croix ne paraît pas non plus.
Suivant les Frankfurter Nachrichten, les mineurs du bassin houillier d'Altenbourg Meuselwitz ont décidé, à une grande majorité, de reprendre le travail lundi.


EN BAVIÈRE

Coalition socialiste

Il semble bien que la coalition entre majoritaires et indépendants soit maîtresse de la situation.
La Diète est dissoute, mais le rôle accordé aux C. O. S. n'est pas encore clairement délimité.
Le Congrès aurait, samedi, nommé de nouveau ministres : Segnitz (commerce) ; Simon (cultes) ; Nikiset (justice) ; Jaffé
(agriculture) ; U. (justice militaire) ; André (finances) ; Scheidt (transports).
Les éléments coalisés ont lancé une proclamation contre la grève générale et demandé le calme,
Lewin serait expulsé.


 

Dans l'Humanité du 5 mars
"Le gouvernement avait pu, après la mort tragique de Liebknecht et de Rosa Luxembourg, souffler un moment ... L'Allemagne de Scheidemann, de Spahn, de Naumann, après la grande tempête tentait de fonder une république parlementaire à l'exemple de l'occident."
"...La grève politique dirigée contre le gouvernement et contre l'Assemblée nationale sévit maintenant dans toute l'Allemagne centrale"Noske organise la répression ."

"L'état de siège a été proclamé à Bénin, Spandau, T. et N. Noske commandant suprême
a exhorté la population à éviter tout excès ; les perturbateurs seront traduits devant une cour martiale extraordinaire. La garnison de Berlin a été renforcée de 8 000 hommes."

 

 

 

L'Humanité - 5 mars 1919

L'Humanité - 5 mars 1919

LA RÉVOLUTION ALLEMANDE

Gouvernement et C.O.S.

Le mouvement révolutionnaire qui dormait n'attendait qu'un signal pour se réveiller. L'assassinat de Kurt Eisner a marqué une heure nouvelle pour la révolution allemande.

Le gouvernement avait pu, après la mort tragique de Liebknecht et de Rosa Luxembourg, souffler un moment. L'assemblée
de Weimar, dans un calme relatif, discutait les termes de la nouvelle constitution. L'Allemagne de Scheidemann, de Spahn,
de Naumann, après la grande tempête tentait de fonder une république parlementaire à l'exemple de l'occident. Mais le
vent souffle de nouveau. Scheidemann, après une première résistance, paraît près de capituler. Le problème oui occupe le
gouvernement est compliqué. Comment concilier la représentation parlementaire et les organismes populaires des C O S ?

L'agitation prolétarienne semble déjà inquiéter les milieux officiels : on parle ouvertement d'un nouveau ministère où
les indépendants rentreraient et dont les partis bourgeois seraient exclus.

Nous n'en sommes peut être pas encore là. Mais nous ne pouvons oublier qu'il y a huit jours, Scheidemann combattait les
conseils et menaçait de les dissoudre. Aujourd'hui, il les reconnaît.

LE GOUVERNEMENT TEMPORISE

Londres, 4 mars. - On télégraphie de Stockholm au Times :

On s'attend à apprendre à chaque instant que des événements graves sont survenus en Allemagne.

La grève politique dirigée contre le gouvernement et contre l'Assemblée nationale sévit maintenant dans toute l'Allemagne
centrale. Elle n'a mas encore atteint Berlin, mais l'agitation prolétarienne y est intense.

Le gouvernement commence à comprendre qu'il devra modifier sa politique et la diriger de manière à satisfaire aux exigences des Conseils des ouvriers et soldats. Il n'est plus maître de la situation, étant donné qu'il se trouve menacé à la fois par la réaction et par le mouvement ouvrier.

Des efforts considérables sont faits dans la coulisse pour amener Scheidemann à jeter par-dessus bord ses collègues du centre et du parti démocratique en vue de former un ministère purement socialiste. Il y a lieu d'ajouter que des tentatives seront faites pour obtenir l'entrée des socialistes indépendants dans le nouveau ministère. - (L'Information.)

Scheidemann ébranlé

Londres, 4 mars. - Le correspondant des Daily News à Berlin dit que l'appel du gouvernement Scheidemann, demandant au peuple de lui accorder sa confiance, vient trop tard. Il est d'ailleurs douteux que cet appel ait une efficacité quelconque, car le gouvernement a déjà perdu complètement la confiance des ouvriers ainsi qu'en témoigne l'extrême tension oui prévaut dans tous les milieux travaillistes de l'Allemagne entière. - (L'Information,)

Manifeste spartakiste

Bâle. 4 mars. - On télégraphie de Berlin :

Le Drapeau Rouge, organe des Spartakistes, publie un manifeste dans lequel il énumère une longue liste de revendications
prolétariennes.

Il demande l'élection de conseillers de surveillance dans toutes les usines et toutes les entreprises ; l'abolition du régime
arbitraire instauré par la soldatesque ; le rétablissement de la liberté d'associations et de la lilberté de réunions ; la transmission des pouvoirs de la police aux associations ouvr ères ; la dissolution de la garde blanche, et le désarmement des officiers, des étudiants et des bourgeois.

Il exige, en outre, la création immédiate d'une garde rouge : la libération de tous les prisonniers et de tous les condamnés
politiques ; l'établissement, d'un tribunal révolutionnaire ; la conclusion immédiate fie la paix avec la Russie et le rétablisse
ment des relations diplomatiques avec le gouvernement des Soviets. - (Radio).

Noske organise la répression

Bâle, 4 mars. - L'état de siège a été proclamé à Bénin, Spandau, T. et N. Noske commandant suprême a exhorté la population à éviter tout excès ; les perturbateurs seront traduits devant une cour martiale extraordinaire. La
garnison de Berlin a été renforcée de 8 000 hommes.

A Koenigsberg, la milice et la marine ont été désarmées par les troupes du Gouvernement.

D'autre part, on mande de Berlin que, pendant la séance du Congrès des indépenlants, le président Haase a annoncé l'arrestation de Kuhnt, président de la République de Oldenburg. Kuhnt a été arrêté selon toute apparence sur l'ordre de Noske. On l'a amené d'abord à Brème et ensuite à Berlin.

Faerber, député, président du Conseil des Ouvriers de Munster, et Koehnel, député de l'Assemblée nationale, furent aussi
arrêtés à Halle.

Le Congrès a envoyé au gouvernement de Weimar un télégramme d’énergique protestation. - (Radio).

Manifestation des C. O.S. berlinois

Berne, 3 mars. - Une réunion plénière de tous les conseils d'ouvriers de l'agglomération berlinoise s'est prononcée pour le
maintien des comités d'ouvriers et pour l'extension de leurs attributions.

Une deuxième résolution somme le gouvernement de dissoudre immédiatement tous les conseils municipaux et de procédé à de nouvelles élections. La réunion a protesté aussi contre la nouvelle convention signée entre la municipalité berlinoise
et lots boulangers, qui a eu pour conséquence de faire élever le prix du pain. - (Havas).

La nationalisation des mines

Suivant le Vorwaerts, l'établissement du projet concernant la reprise par l'Empire du syndicat des charbons est si avancé
qu'il 'pourra être soumis prochainement à l'Assemblée nationale.

Le gouvernement travaille depuis quelques semaines à uns nouvelle grande loi sur les ouvriers. -' (Havas).

La rage de plaisir

Berne, 4 mars. - Le Berliner Tageblatt du 27 février reproduit la note officielle suivante :

« La guerre, la famine et la révolution ont ravagé la conscience du peuple allemand. Le respect de la loi et du droit, des
convenances et des moeurs a disparu d'une manière effrayante. Alors que la détresse de notre pays est épouvantable, on voit se manifester, "notamment dans les grandes villes, une rage de plaisir qui déconcerte. Il semble qu'une grande partie du peuple est en proie à un vertige que va suivre peut-être un terrible réveil. C'est en vain que retentissent tous les avertissements  
des gens raisonnables, des maîtres de la jeunesse, des prêtres et des pasteurs.- C'est en vain que l'on entend des représentante
des puissances ennemies exprimer leur réprobation : rien ne modère la fureur de danses. On ne tient pas comme des règlements de la police, ni de l'économie de lumière que nécessite la rareté du charbon. Pendant toute la nuit, on mène
joyeuse vie et on danse jusqu'au jour. »

Ce tableau curieux est suivi de menaces énergiques contre les établissement de plaisir qui resteraient ouverts après l'heure réglementaire. On signale d'autre part que la ville dé Berlin a décidé de couper le courant électrique de nombreux établissements de nuit qui usaient trop de lumière.

Le kaiser et son état-major seront jugés par le peuple

Bâle, 4 mars, - La séance des conseils d'ouvriers de Berlin qui a décidé la grève par environ deux tiers de voix, a demande
1a libération des détenus politiques, spécialement de Ledebour et de Radek, la dissolution des tribunaux militaires, le rétablissement des rapports politiques et économiques avec la Russie, la dissolution du corps des volontaires, la transformation des tribunaux existants en tribunaux populaires.

On a passé ensuite au vote de la proposition du Drapeau Rouge demandant là comparution de certains hommes politi-
ques devant le tribunal populaire ; la première partie demandant que le kaiser et le kronprinz, le maréchal Hindenburg et le
général Ludendorff soient jugés a été acceptée ; la deuxième partie demandant la mise en jugement d'Ebert, Scheidemann
et Noske a été repoussée ; en troisième lieu, on a décidé de faire comparaître devant le tribunal révolutionnaire les meurtriers de Rosa Luxembourg, de Liebknecht et des socialistes de gauche.

LA GRÈVE GENERALE A BERLIN

Berne, 4 mars. - On apprend de Berlin que le C. O. S. vient de proclamer la grève générale pour toute l'agglomération berlinoise. La discussion semble avoir été excessivement orageuse.

La Ligue spartakiste publie, dans le Rote Fahne, un grand appel en faveur de la grève générale.

Immédiatement après la proclamation de la grève, des désordres ont éclaté sur différents points de la ville ; des coups de
feu ont été échangés. On signale quelques victimes.

Une attaque dirigée par les spartakistes contre la gare du Nord a été repoussé dans la soirée, et les insurgés ont essayé sans succès de s'emparer de la préfecture. Cinq des émeutiers ont été tués.

Le gouvernement a pris des mesures très énergiques ; l'état de siège a été proclamé.

L'attitude des troupes n'est pas absolument sûre. La division de la marine est ouvertement hostile au gouvernement. Celui-ci croit pourtant compter sur la moitié des troupes berlinoises. Il espère rester maître de la situation..

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28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 10:16
Donner un nom aux victimes à côté de ceux de Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Leo Jogiches. Matelots de la Volksmarinedivision (VMD) tués entre novembre 1918 - mars 1919.   Dossier mars 1919, un massacre oublié. (2)

Souvent, parlant de la révolution (des révolutions) en Allemagne, du bain de sang dans lequel elle a été assassiée, on voudrait mettre derrière les chiffres des noms, en dehors de ceux connus de tous, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht, Leo Jogiches. Les sortir de l'anonymat. Trop peu a été fait en ce sens.

Aussi est-ce un élément essentiel de l'ouvrage Blaue Jungs mit roten Fahnen de Klaus Gietinger que de publier le nom des matelots qui ont trouvé la mort,  lors de la révolution en Allemagne.

Assassiné, fusillé : A côté de chaque nom, une mention : assassiné, fusillé. 54 noms, parmi eux 33 pour mars 1919.

K. Gietinger s'appuie sur les recherches de Dieter Baudis et Hermann Roth "Berliner Opfer der November Revolution 1918/1919" et "Das Massaker in der Französischen Str." parus dans "Neues deutschland" le 15.03.1969, et sur le journal "Die Freiheit".

Le premier matelot tombe aux tout premiers jours de la révolution à Berlin : Paul Wieczorek  le 14 novembre 1918.

Une liste nécessairement incomplète mais qui parle pour toutes celles et de tous ceux qui ont participé à ce combat  révolutionnaire et qui restent anonymes.

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26 mars 2022 6 26 /03 /mars /2022 13:14
Dans le cadre du travail sur l'assassinat de Leo Jogiches le 10 mars 1919 et pour comprendre, le blog crée une catégorie "Mars 1919, un massacre oublié". (1)

Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht sont assassinés en janvier 1919. Leo Jogiches en mars 1919. Tous les trois tombent victimes de la terrible et illégale répression des mouvements révolutionnaires par le pouvoir social-démocrate. Pouvoir qui a utilisé pour cela les corps francs, des troupes réactionnaires, pré-fascistes auxquelles il a donné une légitimité dès novembre 1918 et en mars 1919 le droit de juger et d'abattre par un décret du 9 mars 1919 pris par le ministre Noske.

 

Peu de documents existent en français, aussi il semble important pour le blog de transmettre sa mémoire. Et pour comprendre.

 

Car "le plus grand massacre de l'histoire de la révolution de 18/19" comme le qualifie l'historien Dietmar Lange donne un éclairage cru sur ce qui s'était joué auparavant, permet de mieux comprendre, les causes, le déroulement de la répression de la révolution en novembre 1918 et des assassinats de Rosa Luxemburg, Karl liebknecht et des militants  révolutionnaires.

 

Mars 1919, le plus grand massacre de l'histoire de cette révolution

 

Interview (résumée) de l’historien Dietmar Lange parue en mars 2013 dans le TAZ https://taz.de/!507744/ À la sortie de son ouvrage : “Massenstreiks und Schießbefehl – Generalstreik und Märzkämpfe in Berlin 1919”

 

Dietmar Lange indique sa motivation : Je voulais tout d’abord étudier le mouvement de grève du début de l’année 1919, qui donna forme, avec l’aide des Conseils, aux revendications de transformations économiques et sociales. De plus, je m’intéressais à la répression sanglante du mouvement par l’alliance de la direction de droite du SPD et des corps francs. Qui a atteint son poids culminant lors de la grève générale et des combats de mars à Berlin, et qui est largement tombée dans l’oubli. En particulier la répression militaire très brutale qui mena au plus grand massacre de l’ensemble de l’histoire de la révolution,  nécessite une étude approfondie.

Il explique ainsi le silence autour de cet événement : On considérait alors que la question d'une révolution sociale était résolue, après la fin de la révolution de novembre, avec les élections de janvier 1919, en faveur d’une république parlementaire. C’est pourquoi ces événements ont été moins étudiés.

Et les revendications : La nationalisation des industries clé, une réforme de l’armée ainsi qu’un ancrage des conseils dans la constitution. C’étaient des revendications non satisfaites qui avait été posées dès le 1er congrès des conseils en 1918.

Ce mouvement de grève ne resta pas cantonné à Berlin, mais il était éparpillé régionalement et se développa à des moments divers. La raison en était la coordination lâche entre les différents centres, la Ruhr, le centre de l'Allemagne et Berlin. Dans la Ruhr, le mouvement commença trop tôt après l’entrée des corps francs et était pratiquement terminé quand il commença à Berlin. A Berlin, il a commencé trop tard à cause de la tactique dilatoire de la direction de la Fraction du SPD dans les Conseils

Beaucoup d’indices pointent vers une provocation ciblée des militaires lors du début des incidents – et surtout lors de l’escalade des combats avec l’armée. Des fausses informations concernant des policiers abattus ont été diffusées. Un climat a été créé qui permit l’instauration de l’état d’urgence d’une part, d’autre part la mise de côté de l’armée au profit des corps francs et troisièmement le bain de sang parmi les travailleurs révolutionnaires et les soldats.

Le chiffre exact des victimes n’est pas connu:Le nombre exact des morts et des blessés n’a jamais été documenté. Le ministre social-démocrate Gustav Noske parle de 1200 morts à Berlin. La plupart ne sont pas morts dans les combats, mais abattus dans le cadre de l’état d’urgence. D’autres sont morts lors de l'attaque des quartiers à l’artillerie lourde et les bombes.

Lieux des massacres : 30 soldats révolutionnaires de la Volksmarinedivision ont été abattus 32  Französichestr, alors qu’ils venaient chercher leur solde. 11 révolutionnaires ont été abattus au pied du mur du cimetière de Lichtenberg. La plupart des victimes ont été abattues après des procédures expéditives par des "tribunaux d'exception" qui s’étaient multipliés dans tout Berlin.

En 2013, il rappelle concernant la trace de cette mémoire : Sur la Karl-Marx Allee, 30 stèles rappellent les événements historique de la révolution, de 1848 jusqu’à aujourd’hui. Bien que lors de la répression de la grève générale de mars 1919, le secteur autour de l’Allée Karl Marx ait joué un rôle important, il n’y a pas de référence à ce jour à ces événements.


 

Le "Blutmauer" cimetière de Lichtenberg

Le "Blutmauer" cimetière de Lichtenberg

Les réponses en allemand :

 

. Zum einen wollte ich die Streikbewegung vom Frühjahr 1919 erforschen, die Forderungen nach sozialökonomischen Umwälzungen mithilfe der Räte ausdrückte. Außerdem interessierte mich die blutige Niederschlagung der Bewegung durch das Bündnis von rechter SPD-Führung und Freikorps. Beides erreichte im Generalstreik und den Märzkämpfen in Berlin einen Höhepunkt, ist heute aber weitgehend in Vergessenheit geraten. Insbesondere die sehr brutalen militärischen Einsätze, die in Berlin zum größten Massaker der gesamten Berliner Revolutionsgeschichte führten, bedürfen einer gründlichen Aufarbeitung.

. Die Auseinandersetzung um eine gesellschaftliche Umwälzung nach der Novemberrevolution gilt auf politischer Ebene als entschieden – mit den Wahlen zur Nationalversammlung am 19. Januar 1919 zugunsten der parlamentarischen Republik. Die Ereignisse im Frühjahr 1919 wurden deshalb weniger erforscht.

. Die Sozialisierung der Schlüsselindustrien, eine Heeresreform sowie die rechtliche Verankerung der Räte in der Verfassung. Das waren uneingelöste Forderungen, die bereits der 1. Reichsrätekongress 1918 aufgestellt hatte.

. Die Streikbewegung blieb nicht auf Berlin beschränkt, sie war aber regional zersplittert und setzte zeitlich ungleichmäßig ein. Der Grund war vor allem eine nur lose Koordination zwischen den einzelnen Streikzentren im Ruhrgebiet, Mitteldeutschland und Berlin. Im Ruhrgebiet setzte der Streik nach dem Einmarsch von Freikorpsverbänden zu früh ein und war bereits zusammengebrochen, als er in Berlin begann. Dort wiederum hat er wegen der Verzögerungstaktik der SPD-Fraktionsführung in den Räten zu spät eingesetzt.

. Viele Indizien deuten auf eine gezielte Provokation der Militärs beim Beginn der Ausschreitungen hin – und vor allem bei der Eskalation der Kämpfe mit den Soldatenwehren. Falschmeldungen von getöteten Polizisten wurden verbreitet. So wurde ein Klima erzeugt, das erstens die Ausrufung des Belagerungszustands über Berlin ermöglichte, zweitens die Ausschaltung der in der Novemberrevolution geschaffenen Soldatenwehren zugunsten der rechten Freikorps und drittens das Blutbad unter den revolutionären Arbeitern und Soldaten.

. Die genaue Zahl der Toten und Verletzten wurde nie ermittelt. Der verantwortliche SPD-Minister Gustav Noske sprach von 1.200 Toten in Berlin. Die meisten sind nicht in den Kämpfen gestorben, sondern nach der Verhaftung standrechtlich erschossen worden. Andere starben bei der Bombardierung von Arbeiterquartieren durch schwere Artillerie und Fliegerbomben.

. An der damaligen Zahlstelle der Volksmarinedivision in der Französischen Straße 32 wurden 30 revolutionäre Soldaten erschossen, die ihren Sold abholen wollten. 11 Aufständische wurden an der Mauer des Lichtenberger Friedhofs hingerichtet. Die meisten wurden in den Standgerichten erschossen, die überall in Berlin errichtet worden waren und bis Mitte März im Schnellverfahren Todesurteile vollstreckten.

. Ich würde mich freuen, wenn die Diskussion darüber beginnen würde. An der Karl-Marx-Allee erinnern 40 Gedenkstelen an historische Ereignisse der 1848er Revolution bis zur Gegenwart. Obwohl bei der Zerschlagung des Generalstreiks im März 1919 die Gegend um die heutige Karl-Marx-Alle eine große Rolle spielte, fehlt bisher jeder Hinweis darauf.

 

 

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Grève de masse. Rosa Luxemburg

La grève de masse telle que nous la montre la révolution russe est un phénomène si mouvant qu'il reflète en lui toutes les phases de la lutte politique et économique, tous les stades et tous les moments de la révolution. Son champ d'application, sa force d'action, les facteurs de son déclenchement, se transforment continuellement. Elle ouvre soudain à la révolution de vastes perspectives nouvelles au moment où celle-ci semblait engagée dans une impasse. Et elle refuse de fonctionner au moment où l'on croit pouvoir compter sur elle en toute sécurité. Tantôt la vague du mouvement envahit tout l'Empire, tantôt elle se divise en un réseau infini de minces ruisseaux; tantôt elle jaillit du sol comme une source vive, tantôt elle se perd dans la terre. Grèves économiques et politiques, grèves de masse et grèves partielles, grèves de démonstration ou de combat, grèves générales touchant des secteurs particuliers ou des villes entières, luttes revendicatives pacifiques ou batailles de rue, combats de barricades - toutes ces formes de lutte se croisent ou se côtoient, se traversent ou débordent l'une sur l'autre c'est un océan de phénomènes éternellement nouveaux et fluctuants. Et la loi du mouvement de ces phénomènes apparaît clairement elle ne réside pas dans la grève de masse elle-même, dans ses particularités techniques, mais dans le rapport des forces politiques et sociales de la révolution. La grève de masse est simplement la forme prise par la lutte révolutionnaire et tout décalage dans le rapport des forces aux prises, dans le développement du Parti et la division des classes, dans la position de la contre-révolution, tout cela influe immédiatement sur l'action de la grève par mille chemins invisibles et incontrôlables. Cependant l'action de la grève elle-même ne s'arrête pratiquement pas un seul instant. Elle ne fait que revêtir d'autres formes, que modifier son extension, ses effets. Elle est la pulsation vivante de la révolution et en même temps son moteur le plus puissant. En un mot la grève de masse, comme la révolution russe nous en offre le modèle, n'est pas un moyen ingénieux inventé pour renforcer l'effet de la lutte prolétarienne, mais elle est le mouvement même de la masse prolétarienne, la force de manifestation de la lutte prolétarienne au cours de la révolution. A partir de là on peut déduire quelques points de vue généraux qui permettront de juger le problème de la grève de masse..."

 
Publié le 20 février 2009