comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com
http://www.theatre-contemporain.tv/video/Rosa-seulement-extraits-video
http://www.sacd.fr/Rosa-seulement.1657.0.html
"Mettre sur un plateau de théâtre, sur un tapis de danse, l’Histoire, les batailles politiques et les idées pour lesquelles Rosa Luxembourg s’est battue, pour lesquelles elle a été enfermée, pour lesquelles elle est morte. Des idées, lapidées à coups de monuments, qui semblent, aujourd’hui plus que jamais, mériter notre attention renouvelée.
Rosa Luxembourg était une femme combattante. Pas une féministe. Une femme passionnée, passionnante, amoureuse, envoûtante. Une femme, petite, qui boitillait, mais qui haranguait, fascinait, convainquait."
L’artiste suisse, Mathieu Bertholet fan d’architecture, de politique, de glam et de L.A., répète et crée au T2G sa nouvelle oeuvre. Il parle de Rosa Luxemburg, d’utopies, d’engagements, de politiques utiles et inutiles, de révolutions, de travailleurs en marche, de guerre et de chômage. Mais surtout de Rosa, d’une communiste, morte pour ses idées.
Entretien avec MATHIEU BERTHOLET
Quels désirs président à ton travail sur le plateau ?
Développer un vocabulaire physique et chorégraphique avec les acteurs pour faire apparaître une présence sensuelle des personnages sur le plateau. Ne faire intervenir le travail sur le texte qu’une fois cette étape aboutie.
Quelles idées à l’origine de ce projet ?
J’ai eu envie de questionner la crise économique d’aujourd’hui à travers les idées développées par Karl Marx dans Le Capital. Le personnage de Rosa Luxemburg est emblématique d’une certaine orthodoxie communiste, il m’est apparu très intéressant de rappeler son combat au moment où l’on parle de la fin du capitalisme.
Qu’est-ce que ça révèle ?
Comme auteur, je profite de l’avantage de n’avoir de compte à rendre à personne pour couper mes textes, les torturer, les rendre parfois inaudibles pour forcer l’attention des spectateurs…Pour que le jeu et la dimension très physique de mon théâtre autant que le sens véhiculé par mon travail d’écriture deviennent à parts égales visibles.
La place de cette pièce dans ton parcours ?
On peut parler d’une forme de continuité. Je pars de personnages ayant existé pour en faire les thèmes de mes créations. Je n’aime pas inventer des histoires… J’aime chercher la meilleure façon de les raconter.
Ton urgence ou tes attentes à présenter ce travail aux spectateurs du T2G ?
Je souhaite raconter l’engagement politique de Rosa Luxemburg mais aussi témoigner de situations vécues par les habitants de Gennevilliers face à la crise..
ROSA, SEULEMENT
« pour qui bat un cœur que personne n’écoute »
Accumuler les capitaux, les intérêts, les phrases, les scènes, les gestes, les mains des ouvriers, les appels à se lever (à penser/ à changer). Aliéner les travailleurs, le corps, la parole. Transmettre une idée, une pensée, une chorégraphie, un espace. Transmettre la passion de Rosa. Transmettre une passion pour Rosa Luxemburg.
Comme les mots ne savent pas suffire pour donner à voir un peu de cette accumulation d’idées, de cet amas de lettres et d’articles qu’elle a laissés, Mathieu Bertholet a demandé à Cindy Van Acker de leur donner un corps : corps de l’auteur aliéné aux mouvements de la chorégraphe, à leur minimalisme et à leur abstraction. Mathieu est parti avec Cindy chercher ailleurs que dans les livres et les images les couleurs de Rosa. Cindy l’a emmené sentir du dedans le regard d’une femme d’aujourd’hui sur cette femme d’alors. Une phrase de danse est devenue pas de deux entre une chorégraphe et un auteur ; elle passe d’elle à lui cette approche contemporaine du mythe politique.
Cette phrase de mouvements, Mathieu l’a transmise par bribes à un chœur de six jeunes comédiens sortants de la Manufacture, pour donner un peu de cette corporalité aux discours politiques et aux éclats de miroirs du passé qui composent ce début d’un texte de théâtre. Jeunes acteurs, pliés à un texte, tendus dans un corps, aliénés, pour faire passer, transmettre, l’accumulation de ses idées qui pourraient servir aujourd’hui. Ou à l’avenir, seulement.
Né en 1977 en Valais (Suisse), Mathieu Bertholet a vécu dix ans à Berlin. Il est l’auteur de pièces historiques ou documentaires, mises en scène par d’autres et par lui. Il travaille à la Manufacture, Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande, à la formation des metteurs en scène et des dramaturges. Il aime l’idée du communisme mais regretterait son Alfa.
Formée au classique, danseuse au Ballet Royal de Flandre puis à celui du Grand Théâtre de Genève, Cindy Van Acker acquiert, au milieu des années 90, le sentiment d’être parvenue au bout d’un chemin ; elle décide alors de considérer son corps autrement. Avec lui, elle invente une langue différente, le chorégraphiant selon une écriture minimaliste.
Ecriture > Mathieu Bertholet
Chorégraphie > Cindy Van Acker
Mise-en-scène > Mathieu Bertholet
Assistante à la chorégraphie > Tamara Bacci
Costumes > Anna Van Brée et Olivier Falconnier
Interprétation > Cindy Van Acker , Mathieu Bertholet, Adrien Barazzone, Emilie Blaser, Vincent Brayer, Pierre-Antoine Dubey, Nissa Kashani, Nora Steinig
Ce spectacle est soutenu par le Canton du Valais et la Loterie Romande. Administration > Thibault Genton
Remerciements > Perrine Valli, Victor Roy, La Manufacture/HETSR
plus d'informations > www.festival-avignon.com