comprendre-avec-rosa-luxemburg.over-blog.com
Je profite du voyage de l’oncle pour vous envoyer à tous les amitiés de notre famille, de Karl, de Franz et des autres. Dieu veuille que l’année qui vient voie se réaliser tous nos vœux.
Meilleurs souhaits !
L’oncle vous dira comment nous allons.
En attendant, poignée de main et salutations cordiales.
Rosa.
Source :
LUXEMBURG Rosa, J’étais, je suis, je serai ! Correspondance 1914-1919, Textes réunis, traduits et annotés sous la direction de Georges Haupt par Gilbert Badia, Irène Petit, (...)
>> lire la suite de l'article
Je n’en puis plus, non seulement de travail et de bousculade, mais aussi à cause du souci que je me fais pour la Rote Fahne, où tant de choses manquent encore et où tant de choses sont mauvaises. Thalheimer nous aide avec un zèle touchant, mais, sur le plan rédactionnel, il manque encore un peu d’expérience et le brave Rück est encore très jeune. Sa dernièré note signée Juvenus, qui a été naturellement insérée à mon insu, avec sa polémique maladroite contre les indépendants, a (...)
Berlin, 24.11.1918.
Mon adresse provisoirement Mathilde.
(Je ne suis toujours pas allée chez moi !!!)
Ma très chère, au lieu de la longue lettre qui est prête dans mon cœur, ces quelques pauvres lignes. L’essentiel : je voudrais naturellement te voir et te parler. M’échapper d’ici pour deux jours, je ne le pourrai que dans deux semaines à peu près, si entre-temps Thalheimer et Hörnle sont arrivés ici, pour nous aider au journal. Nous avons en effet à peine le temps de réfléchir, en plus, il y a le (...)
Berlin, hôtel Moltke.
Mes chers et bien-aimés amis, proches de mon cœur,
À l’instant je reçois de Breslau l’affreuse enveloppe noire. Ma main et mon cœur tremblaient déjà lorsque j’ai reconnu l’écriture et le cachet de la poste, et pourtant j’espérait encore que cette chose terrible n’était pas vraie. Je n’arrive pas à comprendre et les larmes m’empêchent d’écrire. Tout ce que vous éprouvez intérieurement, je le sais, je le ressens, nous savons tous mesurer l’horreur du coup. J’attendais tant (...)
Mon adresse : Berlin, hôtel Moltke.
Ma très chère, deux lignes seulement, en toute hâte. Depuis que je suis descendue du train, je n’ai pas encore mis le pied dans mon appartement. Pendant tout le temps jusqu’à hier, on a fait la chasse au journal Die rote Fahne. Paraîtrait-il, ne paraîtrait-il pas ? Du matin au soir la bataille tournait autour de ce point. Enfin il sort. Il faut que tu fasses preuve d’indulgence envers lui. Techniquement, il n’est pas encore à la hauteur. Tout ça (...)
Hôtel Moltke, Berlin, 18 novembre 1918.
Chers amis,
Je ne saurais vous dire combien je suis navrée de n’avoir pas encore pu me précipiter chez vous pour vous serrer la main. Mais, depuis que jE suis descendue du train à Berlin, je ne parviens même pas à mettre les pieds chez moi à Südende et j’habite à l’hôtel. Vous pouvez donc vous rendre compte à quel point l’agitation d’ici me dévore. Mon premier souci a été de faire enfin sortir le journal. Et maintenant je brûle d’entendre votre avis, de (...)
Berlin, 14 novembre.
Mille amitiés. Venue pour moi totalement impossible. Ne peux charger ma conscience de ta venue ici. Suis absolument contre ton voyage. Réponds télégraphiquement, si pouvons nous entendre par lettre exprès ou si Levi doit venir te voir. Baisers et amitiés. Réponse et lettres à Mathilde. J’essaie de t’atteindre par téléphone.
Rosa.
18 novembre.
Envoie-moi immédiatement pour Rote Fahne tout petit article avec signature. Sujet à ton choix. Souhaiterions sur femmes.
[À Paul Löbe.]
Je suis dans le bureau des ouvriers des transports, Rossplatz 23. Vous pouvez venir me voir à n’importe quelle heure, cette nuit ou demain matin avant la réunion. Il est absolument indispensable que nous nous mettions d’accord avant la manifestation.
R.
Source :
LUXEMBURG Rosa, J’étais, je suis, je serai ! Correspondance 1914-1919, Textes réunis, traduits et annotés sous la direction de Georges Haupt par Gilbert Badia, Irène Petit, Claudie Weill, (...)
>> lire la suite de l'article
Ma chère Mathilde,
Tout d’abord je pensais que j’allais sortir d’un instant à l’autre et n’avais du coup absolument pas la patience d’écrire des lettres. Voilà pourquoi je vous ai laissée si longtemps sans nouvelles. A présent, je vois que l’affaire traîne fort en longueur et je m’empresse de reprendre contact avec vous - au moins épistolairement.
Votre dernière lettre et votre petit envoi m’ont procuré une joie incroyable. Les petits pois sont arrivés tout à fait à propos. Mes pigeons sont en (...)
1918-10-18 : Rosa Luxemburg à Sophie Liebknecht
Breslau, le 18 octobre 1918.
Ma Sonitchka chérie,
Je vous ai écrit avant-hier. Jusqu’à présent, je n’ai pas de réponse à mon télégramme au chancelier du Reich, ça peut durer encore quelques jours. Mais en tout cas une chose est sûre : je suis dans une telle disposition d’esprit que recevoir la visite de mes amis sous surveillance est devenu pour moi impossible. J’ai tout supporté des années durant avec grande patience et, dans d’autres circonstances, je serais restée tout aussi patiente des années encore. Mais, (...)