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Cette année montre tout particulièrement combien Rosa Luxemburg est présente dans l'imaginaire et la réalité de beaucoup d'entre nous. Après les spectacles d'Anouck Grinberg et Claire Diterzi, rappelons le film de Valérie Gaudissart.
"Violette, sa fougue et ses onze ans disparaissent une belle nuit et filent à la gare acheter un billet pour partir loin. Dans son cartable : l'urne des cendres de sa grand-mère communiste et adorée, un livre d' histoire-géo de 6ème, un paquet de Choco BN entamé et les Lettres de prison de Rosa Luxembourg. Rosa la Rouge, son idole révolutionaire, sa boussole, sa mission. Violette fera de sa fugue de 4000 kilomètres sur les pas de sa figure tutélaire un bien curieux et singulier voyage initiatique…"
Sur le site de la maison de production "clandestine"
Ich bin eine Terroristin
« Alors, aujourd’hui 24 mai, ça fait
1000 jours que Mamie est morte
1 quinquénat que Papa ne vote plus communiste
87 ans que Rosa Luxemburg a été assassinée
et 2 jours que je chausse du 35 »
Violette sait qu’elle va partir et Violette, une nuit, partira. Hors de sa maison, elle marchera sur les pas de Rosa. Rosa, sa Rosa, Rosa Luxemburg, celle, dont du haut de ses 11 ans à peine, elle se sent l’héritière, la mémoire. Dans l’énergie de cette révolutionnaire, elle se reconnaît, et elle se sent portée, transportée par l’utopie et la force de ses lettres de prison, écrites en 1917.
Alors, oui, un jour, elle partira pour une longue fugue préméditée, et elle quittera sa France natale et s’en ira vers l’Est, le plus loin possible vers l’Est. Et prendra de longs trains de nuit, suivra des chemins insensés et s’arrêtera là où elle pense retrouver des traces de Rosa, où elle pense marcher dans ses pas. Les étapes se suivront mais ne se ressembleront pas, et Berlin, la Pologne, toutes les frontières traversées, franchies, seront des aventures nouvelles, des rencontres marquantes à vie.La fugue est secrète et solitaire mais le voyage sera entouré de tant de gens et de paysages, et porté par tant de mouvement, de croyance et de rebond que le rêve de Violette sera atteint : grandir, éprouver le monde et essayer, à son niveau de gamine de 11 ans, de le changer.Alors la fugue pourra s’arrêter, à Luxembourg-Ville, lieu symbolique où elle pourra, à sa manière et selon son invention retrouver Rosa dans sa prison.
Violette, passe-muraille, porteuse de lettres et diseuse de paroles pour consoler la terre entière, aura fait de son périple de 4000 kilomêtres un insolent et singulier parcours initiatique.
Sur le site Grand prix du meilleur scénariste
ICH BIN EINE TERRORISTIN
en postproduction
Violette, sa fougue et ses onze ans disparaissent une belle nuit et filent à la gare acheter un billet pour partir loin. Dans son cartable : l'urne des cendres de sa grand-mère communiste et adorée, un livre d' histoire-géo de 6ème, un paquet de Choco BN entamé et les Lettres de prison de Rosa Luxembourg. Rosa la Rouge, son idole révolutionaire, sa boussole, sa mission. Violette fera de sa fugue de 4000 kilomètres sur les pas de sa figure tutélaire un bien curieux et singulier voyage initiatique…
Valérie Gaudissart aime les personnages utopistes, qui galopent après leurs idéaux et les personnages décalés, qui vont explorer avec fantaisie et gravité, toute une gamme de sentiments passionnés. Ses trois courts-métrages, Apesanteurs (1999), Mes insomnies (2001) et Céleste (2005), primés à de nombreuses reprises en festivals, mettent en scène tout ce que les êtres humains (et particulièrement les filles) sont capables d'inventer pour changer le monde et rendre leur vie plus drôle et plus compliquée. Elle prépare actuellement le tournage de Ich bin eine Terroristin, son premier long-métrage.
sur le site du républicain lorrain
CULTURE tournage à Rombas
Le temps est incertain. Entre deux cumulus, un rayon de soleil filtre parfois, mais la brise est omniprésente. Cheveux au vent, acteurs, figurants et membres de l’équipe technique sont à pied d’œuvre. Cet après-midi de juillet, l’un des sites d’Unimétal sert de décor à Violette, ich bin eine Terroristin, premier film de fiction de la réalisatrice Valérie Gaudissart. En ce lieu désaffecté de Rombas, l’herbe folle, les ronces et les arbustes offrent au béton gris une parure toute en camaïeu de verts.
Le silence est presque total. Régulièrement, entre les bâtiments défraîchis, le clap retentit. «Moteur… Action ! » Lentement, des hommes et des femmes vêtus de tenues de couleurs sombres avancent. Répartis en trois groupes, ils marchent pour se rejoindre dans ce qui est devenu, pour l’occasion, un funérarium. La scène est prise sous plusieurs angles, et à chaque fois, il faut tout recommencer.
«Allez, on la refait !»
Attentifs et concentrés, les douze figurants, tous Lorrains, se placent et se replacent de bonne grâce. L’équipe scrute le moindre mouvement, la moindre parole. Puis en discute. La caméra change de place, une assistante vérifie la luminosité, le preneur de son règle son micro… Entre deux scènes, Danièle confie : «C’est vraiment une expérience très intéressante. On voit comment ça se passe. Comment on dirige des acteurs. » «Allez, on la refait ! », lance soudain Valérie Gaudissart. Danièle rejoint vite les autres. C’est reparti.
Non loin d’eux, discrète derrière ses longs cheveux bruns se tient Mathilde Besse, l’héroïne du film. Choisie lors d’un casting réalisé à Clermont-Ferrand, cette jeune demoiselle de onze ans et demi prend un plaisir évident à participer à cette aventure, tout en gardant «la tête sur les épaules ». Vêtements et visages savamment maculés de poussière, elle incarne avec malice et innocence Violette, en quête spirituelle à travers l’Europe de l’Est, sur les pas de sa grand-mère, communiste engagée, et de la révolutionnaire allemande Rosa Luxemburg.
Peu après 16 h, tout est dans la boîte. «Merci, c’était super, on se retrouve jeudi. » C’est l’heure des poignées de main, des tapes sur l’épaule et des petits cadeaux : des pots de confiture maison et des bergamotes de Nancy. Pour la suite, les prochaines scènes seront tournées à Tucquegnieux et Piennes.
Sandra CRANÉ.