"L'Alliance a bien raison de songer avant tout à la diffusion de notre langue; nos colonies ne seront françaises d'intelligence et de coeur que quand elles comprendront un peu le français. [...] pour la france surtout, la langue est l'instrument nécessaire de la colonisation : l'émigration n'est pas abondante chez nous comme en Angleterre et en Allemagne; on aura beau la favoriser, elle ne sera jamais suffisante pour distribuer sur les vastes territoires de l'Algérie, de la Tunisie, de l'Annam et du Tonkin, des Français qui, par leur seule présence, propagent notre influence et nos idées. Il faut que des écoles françaises multipliées, où nous appellerons l'indigène, viennent au secours des colons français, dans leur oeuvre difficile de conquête morale et d'assimilation. [...]Or, quelle doit être notre ambition ? Que les Arabes et les Kabyles, commandés par par des officiers français, servent à la garde et à la police de l'Algérie, de telle sorte qu'une bonne partie de l'armée d'Afrique puisse, en cas de péril, aller à une autre frontière : qu'ils entrent peu à peu dans nos moeurs politiques et participent à l'administration de rares affaires, enfin qu'ils deviennent le plus possible des producteurs."
In Discours pour l'Alliance française, Albi, 1884