On connaît les lettres de Rosa Luxemburg, beaucoup moins, celles, extraordinaires de Karl Liebknecht, publiées dès la fin de la guerre en France sous le titre "Lettres du front et de la geôle". On a coutume de parler du pacifisme de Karl Liebknecht. Ce n'est pas exact. Ce qu'il combattit toute sa vie, c'est la guerre impérialiste, celle voulut par le capitalisme, soutenue par la social-démocratie réformiste.
Exclu du parti pour son refus de voter pour les crédits de guerre, il fut envoyé sur le front par l'Allemagne impériale. Les lettres du front témoignent de son refus clair de porter une arme, de tuer d'autres prolétaires, et de son immense courage.
8 octobre 1918 à Sonia (son épouse)
"Soudain, la tranchée, nous sautons dedans. Le sous-officier est hors de lui. Je me dispute avec lui - pas méchamment car c'est un brave garçon, tout borné et tout désemparé qu'il est. Je lui explique que je ne tirerai pas, même si on on me le commande. On peut me fusiller si on veut. D'autres me soutiennent. Nous parlons haut. Aussitôt, ca commence à siffler autour de nos oreilles. Les Russes nous ont entendus. Ils entendent chaque tintement de pelle. Je m'étais, une fois de plus, déchargé préalablement de mon fusil. C'est ainsi que je vais au travail, sans arme. Je me sens presque libre ainsi ... "
Sur ce blog :
Sur Mediapart :
https://blogs.mediapart.fr/villaeys-poirre/blog/040123/pour-mieux-connaitre-karl-liebknecht
Voir citations sur Babelio, Anita Daniel : https://www.babelio.com/livres/Liebknecht-Lettres-du-Front-et-de-la-Geole--1916-1918/310945
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