Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht sont assassinés en janvier 1919. Leo Jogiches en mars 1919. Tous les trois tombent victimes de la terrible et illégale répression des mouvements révolutionnaires par le pouvoir social-démocrate. Pouvoir qui a utilisé pour cela les corps francs, des troupes réactionnaires, pré-fascistes auxquelles il a donné une légitimité dès novembre 1918 et en mars 1919 le droit de juger et d'abattre par un décret du 9 mars 1919 pris par le ministre Noske.
Peu de documents existent en français, aussi il semble important pour le blog de transmettre sa mémoire. Et pour comprendre.
Car "le plus grand massacre de l'histoire de la révolution de 18/19" comme le qualifie l'historien Dietmar Lange donne un éclairage cru sur ce qui s'était joué auparavant, permet de mieux comprendre, les causes, le déroulement de la répression de la révolution en novembre 1918 et des assassinats de Rosa Luxemburg, Karl liebknecht et des militants révolutionnaires.
Mars 1919, le plus grand massacre de l'histoire de cette révolution
Interview (résumée) de l’historien Dietmar Lange parue en mars 2013 dans le TAZ https://taz.de/!507744/ À la sortie de son ouvrage : “Massenstreiks und Schießbefehl – Generalstreik und Märzkämpfe in Berlin 1919”
Dietmar Lange indique sa motivation : Je voulais tout d’abord étudier le mouvement de grève du début de l’année 1919, qui donna forme, avec l’aide des Conseils, aux revendications de transformations économiques et sociales. De plus, je m’intéressais à la répression sanglante du mouvement par l’alliance de la direction de droite du SPD et des corps francs. Qui a atteint son poids culminant lors de la grève générale et des combats de mars à Berlin, et qui est largement tombée dans l’oubli. En particulier la répression militaire très brutale qui mena au plus grand massacre de l’ensemble de l’histoire de la révolution, nécessite une étude approfondie.
Il explique ainsi le silence autour de cet événement : On considérait alors que la question d'une révolution sociale était résolue, après la fin de la révolution de novembre, avec les élections de janvier 1919, en faveur d’une république parlementaire. C’est pourquoi ces événements ont été moins étudiés.
Et les revendications : La nationalisation des industries clé, une réforme de l’armée ainsi qu’un ancrage des conseils dans la constitution. C’étaient des revendications non satisfaites qui avait été posées dès le 1er congrès des conseils en 1918.
Ce mouvement de grève ne resta pas cantonné à Berlin, mais il était éparpillé régionalement et se développa à des moments divers. La raison en était la coordination lâche entre les différents centres, la Ruhr, le centre de l'Allemagne et Berlin. Dans la Ruhr, le mouvement commença trop tôt après l’entrée des corps francs et était pratiquement terminé quand il commença à Berlin. A Berlin, il a commencé trop tard à cause de la tactique dilatoire de la direction de la Fraction du SPD dans les Conseils
Beaucoup d’indices pointent vers une provocation ciblée des militaires lors du début des incidents – et surtout lors de l’escalade des combats avec l’armée. Des fausses informations concernant des policiers abattus ont été diffusées. Un climat a été créé qui permit l’instauration de l’état d’urgence d’une part, d’autre part la mise de côté de l’armée au profit des corps francs et troisièmement le bain de sang parmi les travailleurs révolutionnaires et les soldats.
Le chiffre exact des victimes n’est pas connu:Le nombre exact des morts et des blessés n’a jamais été documenté. Le ministre social-démocrate Gustav Noske parle de 1200 morts à Berlin. La plupart ne sont pas morts dans les combats, mais abattus dans le cadre de l’état d’urgence. D’autres sont morts lors de l'attaque des quartiers à l’artillerie lourde et les bombes.
Lieux des massacres : 30 soldats révolutionnaires de la Volksmarinedivision ont été abattus 32 Französichestr, alors qu’ils venaient chercher leur solde. 11 révolutionnaires ont été abattus au pied du mur du cimetière de Lichtenberg. La plupart des victimes ont été abattues après des procédures expéditives par des "tribunaux d'exception" qui s’étaient multipliés dans tout Berlin.
En 2013, il rappelle concernant la trace de cette mémoire : Sur la Karl-Marx Allee, 30 stèles rappellent les événements historique de la révolution, de 1848 jusqu’à aujourd’hui. Bien que lors de la répression de la grève générale de mars 1919, le secteur autour de l’Allée Karl Marx ait joué un rôle important, il n’y a pas de référence à ce jour à ces événements.
Les réponses en allemand :
. Zum einen wollte ich die Streikbewegung vom Frühjahr 1919 erforschen, die Forderungen nach sozialökonomischen Umwälzungen mithilfe der Räte ausdrückte. Außerdem interessierte
. Die Auseinandersetzung um eine gesellschaftliche Umwälzung nach der Novemberrevolution gilt auf politischer Ebene als entschieden – mit den Wahlen zur Nationalversammlung am 19. Januar 1919 zugunsten der parlamentarischen Republik. Die Ereignisse im Frühjahr 1919 wurden deshalb weniger erforscht.
. Die Sozialisierung der Schlüsselindustrien, eine Heeresreform sowie die rechtliche Verankerung der Räte in der Verfassung. Das waren uneingelöste Forderungen, die bereits der 1. Reichsrätekongress 1918 aufgestellt hatte.
. Die Streikbewegung blieb nicht auf
. Viele Indizien deuten auf eine gezielte Provokation der Militärs beim Beginn der Ausschreitungen hin – und vor allem bei der Eskalation der Kämpfe mit den Soldatenwehren. Falschmeldungen von getöteten Polizisten wurden verbreitet. So wurde ein Klima erzeugt, das erstens die Ausrufung des Belagerungszustands über Berlin ermöglichte, zweitens die Ausschaltung der in der Novemberrevolution geschaffenen Soldatenwehren zugunsten der rechten Freikorps und drittens das Blutbad unter den revolutionären Arbeitern und Soldaten.
. Die genaue Zahl der Toten und Verletzten wurde nie ermittelt. Der verantwortliche SPD-Minister Gustav Noske sprach von 1.200 Toten in
. An der damaligen Zahlstelle der Volksmarinedivision in der Französischen Straße 32 wurden 30 revolutionäre Soldaten erschossen, die ihren Sold abholen wollten. 11 Aufständische wurden an der Mauer des Lichtenberger Friedhofs hingerichtet. Die meisten wurden in den Standgerichten erschossen, die überall in
. Ich würde