Lors des journées révolutionnaires de mars 1919, il y a eu plus de 1200 victimes. Dès le 3 mars, Noske, ministre de l'intérieur social-démocrate avait décrété l'état d'urgence à Berlin et possédait donc les pleins pouvoirs. Comme en janvier, il s'appuyait sur les corps francs et les troupes gouvernementales. Peu de jours après, il donnait à ces troupes l'ordre d'abattre toute personne porteuse d'une arme suite à l'annonce de la mort de plusieurs dizaines de policiers, information qui s'est révélée totalement fausse. Cet ordre est resté en vigueur jusqu'au 16 mars.
Le 10 mars, dans le cadre de cette traque, Leo Jogiches était arrêté et abattu d'une balle dans le dos, sous prétexte de tentative de fuite. Auparavant, il avait été si maltraité qu'il en était défiguré comme en témoigna Mathilde Jacob, qui se rendit à la morgue.
Abattus comme des "chiens", comment peut-on dire autrement, Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht et Leo Jogiches l'ont été alors qu'ils étaient arrêtés et sans armes.
Comme le dit Clara Zetkin dans sa lettre écrite quand elle a appris la mort de Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, ces exécutions ont tout de l'exécution d'un contrat.
Il fallait en fait faire taire ces voix lumineuses et ce qu'elles représentaient au sein du mouvement ouvrier, de capacités de penser, de volonté de lutter, d'humanisme et de sensibilité.
Il fallait de fait juguler toute tentative révolutionnaire au sein du mouvement ouvrier.