Tu peux imaginer combien j’ai été emportée par un tourbillon depuis le 1er mai je n’ai même pas pu te remercier pour les fleurs adressées ce dimanche alors que je pense chaque jour, chaque heure à toi.
A partir du moment où Karl a été arrêté et cela s’est passé vers 20 h 30, alors que nous nous promenions ensemble, au sein de la foule, Postdamer Platz, je n’ai pas eu un moment de libre, car il fallait savoir où il avait été emmené et essayer d’arriver jusqu’à lui. J’ai essayé de le « libérer » de toute la force de mes « petits » poings et je me suis accrochée à lui et aux policiers jusqu’au commissariat où l’on m’a chassée sans ménagement. Après, le soir même, il fut impossible d’apprendre quoi que ce soit concernant le sort qui lui était réservé, malgré toutes les démarches entreprises, à pied ou en voiture et ce jusqu’à une heure du matin. Le lendemain, j’étais dans son appartement pour la perquisition, puis j’ai dû me rendre à son bureau qui lui aussi était perquisitionné.
Ensuite nous avons multiplié les allées et venues, toutes les deux - sa femme avait besoin de moi sans arrêt à ses côtés tant elle était démunie et énervée. Le soir même nous avons appris qu’il était aux arrêts et nous avons pu arriver jusqu’à lui, lui apporter quelques affaires et lui donner un petit signe lui montrant que l’on s’occupait de lui.
Les gens ici sont très gentils et humains, cent fois plus que ces chiens de la Postdamer Platz et du Reichstag.
Comme d’habitude, Karl se charge un maximum. J’espère cependant encore que la justice militaire aura plus de considération pour les faits objectifs que ces gens du Reichstag, de la police et du gouvernement, concernant l’accusation de « haute-trahison » voulue par alors qu’il n’y en a pas la moindre trace